CHRONIQUES ALBUMS

En 2009, les thrasheurs de Mexico City STRIKE MASTER sortaient leur deuxième full lenght studio «Vicious Nightmare», trois années après leur «Up for the Massacre». Auparavant la formation s‘était séparée du membre fondateur et bassiste Sergeant Diego en 2007. Il se verra vite remplacé par Captain Ricardo. Mais le changement au sein du line up se poursuivra. Peu après la sortie de l’album ce sera au tour du Commander Chavez de faire ses valises. «Vicious Nightmare», réédité en 2011 par Blower Records, ne promet ni plus ni moins qu’une guerre sans merci livrée par nos trois valeureux combattants. Un thrash metal old school à l’état brut.

Une brutalité attendue sur l’introduction. Quelque chose de fort et de tumultueux s’annonce dans les élancements produits par les guitares. Ce qui est prévu a lieu. «Black Violence» nous fait entrer immédiatement dans des riffs dévastateurs. Le rythme s’emballe dès l’arrivée du chant de Colonel KMU. Un chant hargneux et saccadé. Une force brutale ininterrompue à la manière des formations brésiliennes du genre. À commencer par un certain VIOLATOR, groupe qui a énormément influencé les mexicains de STRIKE MASTER.

Ils se résoudront à garder une approche similaire avec les autres titres. Toujours rentrer dans le lard, comme sur «Inflexible Steel». Cela part à toute allure. Rien ne semble les rattraper. Les membres sont littéralement en transe. On croyait voir mourir cette puissance en plein milieu de piste, mais c’est sans compter l’adresse et la précision des guitares qui nous enverront leurs puissantes salves. Niveau mitraillage, il faudra compter sur l‘intriguant et trippant «Prophetic Chemical Death», mais aussi sur «The Way to Nha Trang». Morceau d’ailleurs ouvert par un battement militaire. Il faudra attendre le son du clairon pour que le chant s’accompagne à la charge intempestive déjà entamée.

On alterne passages en force et petits moments propices de ralentissement sur «Rabid Abstraction» ou encore avec «Violent Reinvindication». La guitare et la basse font l’étalage de leur excellent niveau technique. Sur ce plan là, «SBU» écrase tout. Un morceau très robuste où le chant prendra une part des plus importantes. Avalant ses paroles, parvenant à rattraper la vitesse d’un rythme aux prises avec des riffs chaotiques.

«Total Disposal» se montrera à la fois ombrageux, mais aussi plus tempéré, aux ordres du chant dans un premier temps avant de succomber au délire. Le morceau deviendra vite démentiel, assez inspiré de ce que faisait DESTRUCTION dans ses grandes années. Aussi inspiré de la grande formation, «Metal Fastkill» n’en est pas moins le plus contenu dans sa violence. Une violence qui néanmoins explosera sur une fin de piste paniquée.

Pour clôturer cette guerre une sirène froide viendra hurler à la mort dans les oreilles, moment rendu sublime par la timidité rendue de la part d’une guitare acoustique, avant que tout ne finisse par exploser en éclats à l’aide de claquements forts de batterie.

Une excellente claque ce «Vicious Nightmare», dans la pure tradition du thrash metal old school à la manière des brésiliens, sans la moindre concession. Un véritable champ ouvert, mitraillé, bombardé, laissant peu d’abris à disposition. L’album se montrera linéaire par moment, finissant par perdre de son pouvoir d’action et de captation au fil des écoutes. Mais on ne pouvait pas attendre mieux de la part de ces mexicains. Le groupe s’illustre véritablement sur le plan technique. STRIKE MASTER est la référence du thrash metal mexicain.