BABYLON PRESSION
Allez tous vous faire foutre [ 2011 ]
  Pavillon 666 - metal rock webzine CD
Durée : 37.01
Style : Hardcore/punk'n roll
  Infos :
  Contact label :
  Contact groupe : http://www.babylon-pression.com/ http://www.myspace.com/babylonpression
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 Pavillon 666 - metal rock webzine ORIGINALITE
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TECHNIQUE
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PRODUCTION
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EMOTION
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  Chronique : 30 mai 2011 , réalisée par Margoth
   
Il est loin le temps où Babylon Pression nous incendiait de son frenchcore qui nous semblait bien juvénile à l'époque. Fort d'un «Négative Génération» assez critiqué (et pas excessivement convaincant même s'il contenait toutefois des points positifs) en 2004, les Marseillais ont fini par tous nous prendre à revers en sortant en 2007, «Travaille, Consomme Et Meurs» bien plus virulent et radical, tant au niveau musical qu'au niveau des propos. Du rap/metal raggatisé, nous passions d'un seul coup d'un seul à un punk/hardcore mâtiné d'éléments rock'n roll autrement plus convaincants que leurs premiers balbutiements. Évidemment, des défauts subsistaient à la monture 2007 mais le groupe pouvait se targuer de pouvoir s'asseoir sans honte à une place plus qu'honorable au sein de la scène française. Le quatuor du Sud nous reviennent gentiment aujourd'hui avec un nouveau brûlot, un petit bébé né de leurs propres petites "mimines" puisqu'il a décidé de tout prendre en main lui-même, allant de la production jusqu'à la promotion.

Si vous aimiez les textes revendicatifs du précédent opus, restez dans le petit paysage de Babylon Pression car les quatre lascars ont encore des choses à dire... Ou plutôt à scander. Mat (chant) n'en a pas fini de gueuler envers les dysfonctionnements de notre belle société et n'hésite pas une seconde à nous le faire savoir. Mieux, le groupe, semblant préalablement été dopés aux amphétamines, durcit une nouvelle fois son propos. Il n'y a pas à dire, «Allez Tous Vous Faire Foutre» porte son nom à merveille. Moins dansant et comportant moins d'humour et d'ironie que son prédécesseur, les Marseillais se la jouent plus radicaux et se montrent fortement à leurs aises sur les morceaux rapides et "in your face" («Allez Tous Vous Faire Foutre», «Des Tasers Et Des Pauvres»).
Tellement à l'aise que ces simples titres nous feraient presque oublier le reste, ce qui serait d'autant plus dommage qu'il traîne dans ce petit reste des cartouches musicalement intéressantes. Comment ne pas craquer sur l'enchaînement de l'«Intro» et «Voilà Plus de Trente Ans» bluesy et stoner à souhait où s'incruste un irrésistible harmonica fou du plus bel effet ? Eh oui, ce n'est pas parce que Babylon Pression a durci sa musique qu'il n'en oublie ses racines rock'n roll et groovy qui l'ont aidé à se forger son identité. Il n'y a qu'à voir «La Crise», intermède plus posé (tout en gradation d'intensité quand même) respirant les 70's à fond pour s'en convaincre. Et n'oublions surtout pas «Amour Amour Foutaise Foutaise» , titre certainement le plus étonnant (pour ne pas dire intéressant) écrit par le groupe, l'expérimental selon Babylon Pression, nous offrant un moment bien fou et maladif. Au moins, le combo arrive à se renouveler et c'est tant mieux. Dommage que tout cet ensemble soit entachée par une production trop crue et brute de pomme s'apparentant plus à ce que l'on peut entendre dans le milieu amateur. Sans doute le gros contrecoup de prendre soi-même les rênes puisqu'il s'agit sans surprise d'un manque de moyens financiers évident qui est responsable de ce gros point noir. En espérant que le groupe arrive à rectifier le tir dans le futur.

Passons maintenant au plus important pour un groupe revendicatif, à savoir les textes. Ceux-ci sont dans la même veine que dans «Travaille, Consomme Et Meurs», la même approche dans les propos. L'ironie est moins présente, preuve indubitable du gain d'une certaine maturité et le concept mis en place dans la précédente galette est moins marqué là, même si on y retrouve des titres s'y rapportant fortement («Les Banquiers Vont Sauver Ta Vie» notamment). Le cas Babylon Pression a toujours été fortement critiqué à ce sujet et ce ne sera sans doute pas maintenant que cela changera. «Paroles trop simplistes ciblés uniquement pour les adolescents, lycéens et étudiants rebelles», voilà ce qu'on voit souvent tournoyer autour du groupe. A ce constat, votre serviteur préfère dire qu'il est totalement hors de propos. On en convient, les textes sont simples mais pas dénués d'intérêt. On est loin d'avoir affaire à un esprit rebelle juvénile hautement paranoïaque, petite victime du monde entier, qui préfère aller mettre le bazar et discréditer une manifestation dont il ignore totalement l'origine et la cause de son existence. Non, ici, nous avons le droit à un constat lucide qu'on sent mûrement réfléchi avant d'être couché sur papier. Après, la part belle a été faite avec une simplicité d'écriture se voulant accessible à tous et non à une élite culturelle. Un choix artistique tout à fait louable. Et puis, nous n'allons pas jouer les hypocrites, d'autres groupes ne se taxent pas l'étiquette de groupe pour adolescents en mal de rébellion qui regorgent de paroles pas tellement plus fines. C'est dire, même leurs homologues du Sud de Bad Tripes se retrouvent avec des critiques du même genre alors que leurs cartouches sont bien plus complexes à appréhender qu'elles n'y paraissent (et dont les détracteurs passent à côté de beaucoup d'interprétations). 

Quoiqu'en disent les mauvaises langues, Babylon Pression version 2011 tient parfaitement la route. On peut même dire plus familièrement que «ça envoie sévère». Performance studio tout à fait honorable puisque le groupe officie dans un style qui se veut avant tout live. La production pèche mais n'est pas non plus une entrave au plaisir d'écouter cette galette qui regorge de moments permettant de sortir des carcans d'un style pouvant se montrer assez ennuyeux à écouter tranquillement chez soi pour les moins fans du genre. Non, Babylon Pression frappe fort et on espère que cela en sera de même dans le futur. Mais en restant dans le présent, une chose est sûre, il faudra se bouger car il y a largement moyen que les Marseillais nous fassent passer de bons moments sur les planches avec un tel rejeton à défendre.







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