CHRONIQUES ALBUMS

« […] Nous marchons du même côté,
Ensemble avec la Terre.
Souviens-toi à qui l’on appartient
Souviens-toi d’où nous venons. […] »
Marching Towards Dawn - Eilera

Ainsi débute « DARKER CHAPTER … and stars » , le nouvel album des montpelliérains d’Eilera. Ces quelques vers reflètent bien l’atmosphère de l’album, très influencé par dame Nature. Si vous n’êtes pas étrangers à Eilera, cet album continue le virage qu’avait amorcé "Fusion", à savoir une approche celtique plus marquée qu’auparavant. Là où DARKER CHAPTER se démarque encore, c’est par un son plus organique que sur le précédent album où quelques samples se faisaient encore entendre, beaucoup moins sur cet album (« Passport Please », « Rob My Soul »).

Donné un petit frère à "Fusion" était un vrai pari (réussi), ce dernier se montrant vraiment bon à bien des niveaux, notamment au chant et aux guitares.

Aurélie Potin-Suau excelle à nouveau à son poste. Son timbre de voix est en parfaite adéquation avec la musique aux relents celtes que nous délivre Eilera (« Celtic », chanson que l’on pourrait croire issue de la tradition Irlandaise). Etant parfaitement maitrisé, la chanteuse n’hésite pas à pousser sa voix (« Fly », « At a T-Road »)), voire à monter légèrement dans les aigus (« Fly », « Celtic »). On retiendra également la performance de Loic Tézénas (Ex-Kalisia) qui se révèle être un excellent guitariste, pour qui en doutait encore. Les solos ne sont pas ce que l’on retiendra avant tout dans cet album (malgré qu’ils soient techniques et mélodiques) mais les riffs, eux, font souvent mouche : celui introduisant « Don’t Go Fight » ferait pâlir bien des groupes de thrash. La guitare Folk est également présente sur l’album, que ce soit pour la ballade « Celtic » ou pour la magnifique Intro de « Lucie After War », pour quelques passages acoustiques du plus bel effet. Quant à l’intro de « From Pink to Black » … un réinterprétation de Hells Bells ! Non ?
Afin d’accompagner le trio Rock, on entendra les violoncelliste et violoniste (ou plus exactement Fiddle, violon Irlandais) souffler ce vent celtique sur DARKER CHAPTER qui remplira souvent les parties instrumentales (à la fin des morceaux la plupart du temps). La production nous permet d’apprécier les parties de chaque musicien et nous laisse nous évader le peu de temps que ces parties instrumentales durent.
On aurait d’ailleurs aimé des parties plus longues, plus nombreuses, voire une piste instrumentale sur l’album. Le groupe se définit comme Pop Metal Celte, mais une touche progressive ne gâcherait pas l’ensemble, surtout que le trio à le don inné de la mélodie (« Lucie After War »). Dans un autre registre, au chapitre des regrets, ce sont les refrains qui, bien que puissants et efficaces, sont trop semblables ( « Don’t Go Fight » , « Fly » , « PassportPlease » ). On a du mal à deviner le morceau par son refrain. Dommage.

Mais ne boudons pas notre plaisir, les français n’ont pas dit leur dernier mot. Eilera a produit un travail de qualité, un album teinté d’une certaine personnalité (cette voix ! ) à la croisée d’un The Gathering et d’une Kate Bush, capable de les emmener très loin. Oui, cette musique, Eilera loin.