AENAON
Cendres et Sang [ 2011 ]
  Pavillon 666 - metal rock webzine CD
Durée : 52.54
Style : Black Avantgardiste
  Infos :
  Contact label : http://www.code666.net/
  Contact groupe : http://www.aenaon-band.com/ http://www.myspace.com/aenaonband
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 Pavillon 666 - metal rock webzine ORIGINALITE
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TECHNIQUE
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PRODUCTION
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EMOTION
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  Chronique : 13 mai 2011 , réalisée par Matai
   
Du gris et du rouge… telles sont les principales couleurs de l’album, d’abord dépeintes à travers le titre poétique et français de l’album, et ensuite apposées toute en délicatesse et finesse sur une pochette gracieuse, dessinée par le polonais Lukasz Wodynski. Ce corps que nous pouvons voir est censé illustré les principales thématiques d’un album nouveau et original de Black Metal. Non seulement il représente l’humain en lui-même, mais il est aussi le reflet d’un être bouleversé dont nous parcourons le labyrinthe de son désordre psychologique, ainsi que les différentes formes de vie et de mort…

Aenaon, aussi étrange qu’il soit, est une formation grecque formée en 2005 et auteur de déjà quelques albums, lui ayant apporté un public certain. Mais Aenaon ne se contente pas d’œuvrer dans un Black Metal où l’esprit et le corps humain sont de la partie. Le combo se rend avant-gardiste en imposant son style, sa façon de concocter des morceaux, et de s’extirper de la vague traditionnelle Black Metal.

Ainsi, même si l’ensemble de ce « Cendres et Sang » montre de belles facettes typiquement dans l’esprit Black Metal, à savoir des riffs représentatifs et un chant caractéristique, torturé et puissant, Aenaon diversifie les influences. De ce fait, même si on retrouve quelques relents Death, et certains électroniques voire symphoniques, nous pouvons retrouver deux autres styles insolites à l’intérieur de cet ensemble brutal mais harmonique : le jazz et le blues.
Etonnant qui plus est, d’autant plus que ces parties sont extrêmement bien incorporées aux morceaux. A la manière du titre introducteur et de sa suite directe, à savoir « Kafkaesque » et « Suncord », ou encore de « Black Nerve », les passages Black s’alternent avec des passages jazz où le saxophone, les rythmiques et la basse ont le premier rôle. Cette dernière, telle une contrebasse, nous joue des airs totalement dans le bain, et nous voilà repartis quelques dizaines d’années en arrière. Mais le retour à la réalité s’opère dès l’arrivée des riffs Black à la limite de l’aérien.

Car outre les parties jazz, il est clair que le Black d’Aenaon est assez atmosphérique, les grecs misant avant tout sur les ambiances et les parties légères. Le chant Black peut s’alterner avec un chant clair plaintif et aérien (« Necroscope »), les riffs ont là la première place, les guitaristes concoctant des mélodies astrales et ténébreuses. Toutefois certaines se veulent plus dérangeantes, plus barrées, sous couvert de mélodies Black traditionnelles. Ainsi, il n’est souvent pas étonnant de se retrouver avec des titres plus proches de Dimmu Borgir, d’Arcturus ou encore Emperor…

Ces quelques exemples ne nous étonnent pas à la vue de la production soignée et du mastering signé Tom Kvalsoll aux studios Stype Audi en Norvège, l’homme étant célèbre pour ses collaborations avec 1349, Emperor ou Ihsahn…

Il aura fallu une bonne année à Aenaon pour nous fabriquer ce
« Cendres et Sang » expérimental et mélancolique. Signé chez Code666, le label du Black et de l’expérimental, les grecs nous livrent certainement leur meilleur opus, terriblement mature et imposant dans sa forme. Une œuvre que même les détracteurs du Black pourraient apprécier.







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