CULT OF ERINYES
A Place to Call My Unknown [ 2011 ]
  Pavillon 666 - metal rock webzine CD
Durée : 46.53
Style : Black Metal
  Infos :
  Contact label : http://www.myspace.com/ladloproductions
  Contact groupe : http://www.myspace.com/cultoferinyes
 
 Pavillon 666 - metal rock webzine ORIGINALITE
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TECHNIQUE
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PRODUCTION
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EMOTION
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  Chronique : 08 mai 2011 , réalisée par Bakounine
   
Les Acteurs de L'Ombre Productions, jeune label lié au webzine organisateur de concerts du même nom, vient tout récemment de doubler leur nombre de productions et ce, de fort belle façon. En effet, alors même que le label ne pouvait se targuer de n'avoir produit que les pérégrinations ubuesques et tumultueuses de l'ineffable One-man-project Pensées Nocturnes, le voilà qui d'un coup réédite le troisième album du groupe espagnol Numen (cf : mon autre chronique) et simultanément sort le premier album des blackeux belges de Cult of Erinyes : « A Place to Call my Unknown ».

Cult of The Erinyes est donc un groupe belge récemment formé dont le premier EP 3 titres « Golgotha » avait été très bien accueilli par la chronique. Ils sortent donc un premier album de 9 titres tous inédits, mixé par le bassiste d'Enthroned. Ils évoluent dans ce qu'ils appellent du « black metal rituel » bien que je n'accorde généralement que peu de crédit à ce genre d'appellation. Le groupe se compose de trois membres : un chanteur, un batteur et un guitariste/bassiste/clavier/programmeur. Un coup d'œil sur l'artwork et ses photos de paysages nous mettra en tête l'idée d'un groupe qui sans innover au niveau du visuel, détient quand même une certaine identité.

Et cette idée ne sera que confortée à l'écoute de la musique développée par le groupe : Du très bon black, qui sans apporter quoi que ce soit d'inédit, se démarque subtilement de ce qui a déjà été fait, même si on pourra lui déceler un certain nombre d'influences de Hate Forest (sans les gutturaux) pour la prod à Craft pour certaines formes d'ambiance, en passant par Necros Christos pour le côté néfaste, le old-Borknagar pour certains aspects mélodiques ou encore Behexen, Watain, Betlehem...
Après une intro crispante, surgit un cri inhumain et puis tout s'enchaîne : des rythmiques haletantes et effrénées, des riffs funestes et douloureux, des passages pseudo-tribaux, des errances ambiantes tirant parfois sur l'atmo, de nombreux passages doom avec chœurs pseudo-rituels où lourdeur et gravité se mêlent dans un somptueux chaos sonore d'une homogénéité remarquable.
On aura quelques instants de repos avec des interludes ambiants où d'étranges claviers perdent l'auditeur, pouvant rappeler (d'assez loin tout de même), les intermèdes du premier album de Borknagar.

Pris un par un, les musiciens se posent par leur talent, notamment le batteur Baal (mon niveau d'humour m'interdit de dire que c'est un True) par son jeu efficace et personnel, toujours fin et bien vu, ne se contentant clairement pas de blaster pour coller au mieux aux différentes ambiances produites par son compère guitariste, Corvus qui est le chef d'orchestre incontesté de cette macabre mélopée, mettant en avant alternativement un riffing black tranchant comme l'acier, une basse fretless parfois limite jazzy ou encore des harmoniques mélodiques et épiques ou doomisantes riches et fournies, frôlant parfois un Triptykon.
Le chanteur Mastema fait également un travail remarquable, disposant d'une voix hurlée travaillée, vicieuse et tourmentée, violemment expressive, d'un halètement morbide qui lui tient lieu de voix parlée lors de ses récitatifs mais également d'une fort belle voix claire à la ICS Vortex qu'il mettra en évidence sur « Call No Truce » et sur l'excellentissime « Velvet Oppression » pour moi la meilleur chanson de l'album.
La dimension cohérente et technique du groupe lui permet d'éviter le vaste écueil du ridicule qui peut guetter dans ce genre de style.

Au final, un excellent album qu'on apprivoisera en plusieurs écoutes et qui se bonifie au cours de celle-ci. Avec sa subtile et discrète originalité tout en restant dans la tradition, Cult of the Erinyes s'affirme comme un groupe dont on se devra de retenir le nom dans le futur. Parce qu'avec cet album, s'ils ne s'affirment peut-être pas comme une des références du genre, ils n’en sont clairement pas très loin...







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