ET LE SILENCE EST ENTENDU Et le silence est entendu [ 2011 ] |
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DVD Durée : 107 Style : Rockumentaire |
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Chronique : 29 avril 2011 , réalisée par Tchokalbass | ||||
Rockumentaire proposé par Julien Moreau, Alexis Rethoré, Rafaël Savary, "Et le silence est entendu" est basé sur une question de départ assez simple: Nantes est-elle (encore ?) une ville rock ? Pour poser une telle question, il faut faire l'état des lieux d'un avant, d'un pendant et d'un après. Ainsi, nos trois reporters se rendent et interviewent à la fois des personnes issues de groupes (KOMMANDANT COBRA, PAPIER TIGRE, MANU, ULTRA VOMIT), de labels ou associations (effervescence, wonderground...) et de structures ou salles (l'olympic, le hangar à bananes, le ferrailleur, le violon dingue...). Ce documentaire reste très bien fait tant sur le fond que sur la forme avec une alternance entre extraits live et un rythme intéressant dans les interviews. Sur le fond, il est toujours difficile de de faire un état des lieux objectif d'une époque par rapport à une autre sans tomber dans une forme de nostalgie du "c'était mieux avant" ou "c'était plus facile d'organiser des choses avant". Cependant, les différents acteurs de ce film expliquent bien que les volontés politiques culturelles ont rendues difficiles la vie d'un café concert par les restrictions sonores et les exigences sécuritaires de bruits et de nuisances au voisinage. Mais ne soyons, pas dupes si nous sommes citadins: à Nantes, comme chez moi à Lille, nous sommes des privilégiés qui disposons soit en tant que musiciens ou spectateur, d'un large spectre (labels, structures, cafés concerts,salles...), que nous avons trop de choix, ce qui fait que la plupart des concerts de rock, (je parle underground) n'attire que peu de personnes. De plus, l'explosion des moyens de communications (en terme de moyens de faire de la musique mais aussi de la promouvoir) fait qu'il est beaucoup plus facile d'organiser des concerts. A Lille il est proposé tous les jours quelque chose, ce qui en devient presque indigeste et fait que l'on se doit en tant que musicien de jouer pour 3 francs 6 sous ou alors en tant qu'association, proposer des choses gratuites! Du coup, on en perd forcément en qualité...Il en reste une certaine conclusion ambivalente: la diversité et la chronicité des concerts peut en surface faire croire que la culture se porte bien, mais instaure une réelle concurrence féroce qui tend vers l'ultraliberalisation des événements... Pour essayer d'élargir le débat, il serait aussi intéressant de savoir si la culture rock n'a pas été pervertie par la libéralisation de la musique, de la communication et peut encore s'identifier comme un genre alternatif... En tout cas, loin de connaître les positions des trois auteurs, ce documentaire dépeint plutôt un côté positif de la ville et de son identité. L'interview bonus de Gerome Guibert, Sociologue des musiques actuelles est un pépite d'informations et d'explications sur la culture musicale, l'identité rock de Nantes et le fonctionnement politique de la machine culturelle en France. En conclusion, ce Rockumentaire se veut très instructif et ouvre un large éventail de réflexions parallèles sur qu'est-ce qu'est le rock ? Comment doit vivre le rock ? Comment la culture rock doit se positionner face à l'appareil politique culturel ? |
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