CHRONIQUES ALBUMS

Il y a véritablement des albums dont le visuel a le don de vous irriter. Photo de groupe prise en "fisheye", quatre membres vêtus de chemises, lunettes noires, et jeans, dans le genre jeunes bourgeois rebelles et voiture de luxe dans le fond… bref des motifs qui vous font dire que le groupe rit lui-même de son image, mais qu’en fin de compte, s’il se permet de faire cela c’est uniquement parce que sa musique envoie du lourd. Verdict ?

BLAME n’est définitivement pas une formation transcendante. Certes, les italiens ont des atouts mais leur Rock-Metalcore donne le sentiment d’avoir été déjà entendu des dizaines et des dizaines de fois. Les plans ne sont pas mauvais, mais aucun ne vient vraiment vous marquer par son groove ou par sa mélodicité. Au contraire, tout sonne plat, même si la production est bonne et si le mixage, dans une tentative désespérée, a été conçu afin de donner relief et puissance aux compositions. Concrètement l’album débute assez moyennement avec deux chansons insipides, mais il est sauvé de justesse à partir du troisième titre où on note une légère amélioration qui sera valable pour tout le reste de l’album. A partir de ce troisième titre donc, les performances vocales sont plus intéressantes et surtout les guitares nous offrent quelques riffs particulièrement saisissants comme « Epitaph », morceau tout en puissance qui pourrait par certains aspects évoquer ARCHITECTS. En fait, cet album donne l’impression que le groupe s’est fixé une ligne de conduite précise. Chaque chanson doit comporter son plan Thrash-metalcore, son plan Rock, son plan Punk etc. Seulement, la formation ne semble pas toujours très à l’aise sur les plans Pop-punk ce qui nous vaut des chants clairs plus qu’approximatifs, dénués de charme. Le coup de grâce est porté par « Toooo Hip !», titre lourd, à la limite du Doom, massacré par une voix lead complètement fausse et des chœurs encore pires. Malgré son esthétique un peu décalée, BLAME donne le sentiment que « Goes to Hollywood » n’est pas du tout un album mature. Nous y trouvons, certes, de très bons moments, mais disséminés parmi d’autres plans, qui eux, manquent cruellement de personnalité.

En conclusion, « Goes to Hollywood » est un voyage un peu bancal dans un univers faussement original et barré. Le groupe doit impérativement se recentrer sur ce qu’il fait le mieux, c’est-à-dire sur les plans Rock et Metalcore les plus brutaux. Un album qui plaira néanmoins aux inconditionnels de Rock-metalcore.