PROPHEXY Alconauta [ 2010 ] |
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CD Durée : 47.50 Style : Rock progressif |
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Chronique : 26 avril 2011 , réalisée par Oceancloud | ||||
La lettre X peut revêtir toutes sortes de significations: l'emplacement du trésor sur une carte, des divertissements pour adultes, une variable inconnue...c'est sans doute cette dernière qui correspondrait le mieux à ce X que les italiens de Prophecy ont inséré dans leur nom. Devenu PropheXy, le groupe italien en a profité pour ravaler sa façade musicale et à partir arpenter des territoires expérimentaux qui font tourner la tête. En passant, notons que ce disque est sorti en 2009! Pourquoi un aussi long délai avant la chronique? Suis-je vraiment le chroniqueur le plus fainéant à l'ouest du Danube? Ou le Cd s'est-il mystérieusement perdu en traversant les Alpes? Mystère... PropheXy est un véritable OVNI. Inclassable, quasiment incomparable, presque inexplicable. Dotés d'une technique à toute épreuve héritée du jazz, les musiciens créent une musique volontairement libre, débarrassée de toute barrière stylistique et complétement décomplexée. Largement influencé par l'expérimentation du rock progressif des années 70 et la folie du free-jazz , "Alconauta" présente une musique à l'extrême frontière du metal, ultra riche, complexe, kitsh et baroque. Au programme de ces 8 titres, un bassiste mutant qui virevolte dans l'espace, des guitares débridées inventant toutes sortes de mélodies étranges, des claviers cheap revisitant le psychédélisme progressif, un batteur allergique aux rythmes binaires et un chanteur qui non content de chanter en italien, se veut extravagant et théâtral. Une sorte de carnaval musical où tout est permis, y compris les musiciens qui donnent l'impression de ne pas jouer ensemble. On retrouve même un gentil flutiau hérité des papys Jethro Tull qui assène des mélodies folk antédiluviennes et les antiques stars du prog, j'ai nommé les claviers moog et le mellotron! Niveau composition, PropheXy a laissé libre court à son inventivité. Difficile de se raccrocher à un fil conducteur ou même à une structure classique. Tout ici est le fruit d'une imagination débridée. Et autant il est plaisant de retrouver de splendides solos de guitares, une basse énorme et ces joyeuses mélopées de flutes champêtres, autant l'apparent fourre tout et l'ambiance comédia dell'arte rebuteront les moins aguerris des auditeurs. Le chant s'avère être lui aussi un obstacle assez conséquent à franchir pour les non avertis. Après, l'expérimentation a ses adeptes et Prophexy met un point d'honneur à briser les codes établis. Loin, très loin du conformisme, mais aussi loin, très loin d'être séduisant, PropheXy demandera un énorme effort de concentration et d'ouverture d'esprit pour enfin en tirer la substantifique moelle. Difficile de noter "Alconauta", encore plus de le définir avec précision tant il est touffu et étrange. Le merveilleux y côtoie le risible, si bien que ce disque ne peut laisser indifférent. En se voulant délibérément difficile d'accès, le groupe italien n'a pas choisi la voie du succès mais aura eu au moins le mérite de renouer avec une tradition progressive d'inventivité et d'expérimentation, tombée en désuétude depuis que tout morceau de plus de 5 minutes avec un clavier est devenu prog. Que ceux qui se demandent à quoi pourrait ressembler un mélange King crimson/Jethro tull jettent une oreille sur cette rondelle déroutante. |
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