DIBBUKIM Az a Foygl Un a Goylem Tantsn [ 2011 ] |
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CD Durée : 38.55 Style : Folk metal |
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Chronique : 24 avril 2011 , réalisée par Riding-Hood | ||||
Le yiddish était autrefois la langue pratiquée dans une grande partie de la communauté juive européenne, particulièrement celle d’Europe centrale. Affilié à la langue allemande et écrit aussi bien en lettres hébraïques que latines, le yiddish n’existe pratiquement plus de nos jours, suite à la shoah. Une langue, une culture qui auront quasiment disparu, mais qui vont être ravivées par le yiddish folk metal du groupe suédois DIBBUKIM. Cette formation est issue de l’idée du couple Ida et Niklas Olniansky en 2009. Magnus Wohlfart, vieil ami de Niklas, et œuvrant en tant que chanteur et guitariste du groupe YGGDRASIL va les rejoindre, suivi plus tard par le nouveau batteur d’YGGDRASIL, Jacob Blecher. C’est ainsi que ce groupe de folk metal bien atypique sortira un premier disque en 2011, intitulé «Az a Foygl un a Goylem Tantsn». Très déconcertant comme nom, tout comme la pochette. Le plus déconcertant sera bien sur la musique de DIBBUKIM. Une musique qui fera renaître un passé quasi oublié. Petit dépoussiérage sur l’introduction instrumentale «Shpil di Fidl Shpil», afin qu’apparaissent les images jaunies. Doux et caressante en son début, la musique devient percutante à la montée des guitares et de la batterie, préparant la fougue du titre suivant, «Yidl Mitn Fidl», irrigué par un torrent rythmique. Les instruments s’illustrent par leur puissance, jouant des airs traditionnels israélites dans une animation particulièrement solide. L’élément qui pourra s’avérer quelque peu gênant, va résider dans la voix feulée d’Ida Olniansky. Une voix assez particulière, qui trouvera ses amateurs, mais aussi ses détracteurs. Celle-ci se trouvera relayée en permanence par le chant de Niklas Olniansky, tous deux délivrant des paroles en yiddish. Chanter dans cette langue, quasi oubliée est déjà un petit exploit en soi. Cette force rythmique va accompagner «Hinter dem Tol». Tout y est méticuleux et abrasif. Le rythme déjà puissant va littéralement hausser d’effort sur le refrain. Le chant d’Ida, bien mis en avant ici, se montrera encore difficile à aborder. Un chant plus harmonieux quand il rentre en totale cohésion sur le très traditionnel et très bon «A Mabl Fun Mashke», où les guitares étalent davantage leurs lignes mélodiques. Le groupe adopte un folk metal inspiré sur des airs et des textes de la culture yiddish. Mêlé de tristesse et de joie sur l’emballant instrumental «Csardas», mais aussi «Papirosn», air traditionnel écrit par Herman Yablokoff. Chants et instruments font preuve d’un certain effarouchement, avant que le son ne se plombe et que le chant de Niklas, seul, devienne larmoyant, laissant préfigurer le sort funeste qu’attendait la communauté juive d’Europe centrale, à l’arrivée des nazis. La musique sera adoucie sur les titres «Khaloymes» et «Oyfn Veg Shteyt a Boyn», figurant pratiquement comme des comptines. Le chant controversé d’Ida y est davantage exposé. Il se montrera plus émotionnel sur «Oyfn Veg Shteyt a Boyn». Des morceaux moins metal, épris d’un certain caractère poétique. Peut-être moins performants en revanche en matière d’efficacité. Hormis cet aspect traditionnel yiddish, on retrouvera des airs plus assimilables à la scène folk scandinave dont ils sont originaires. «Rozhinkes mit Mandeln» adopte un merveilleux son chaloupé proche du pagan metal de TYR. Un son chaloupé que l’on retrouve dans la cadence lente et rude de «A Mol Iz Geven a Mays». Un folk typique au nord de l’Europe et volontairement harmonieux, sur l’escapade qu’accorde «Der Rodmakher». DIBBUKIM est un groupe qui attire avant tout la curiosité, pratiquant un folk metal assez unique en son genre. On pourra retrouver l’essence du folklore yiddish à travers des titres puissants d’une excellente régularité rythmique, mais aussi sur d’autres davantage touchés par l’émotion tragique qu’ils regorgent. Le chant d’Ida Olniansky posera un certain inconfort à l’écoute. Sans nul doute le point faible de la formation, qui nous offre pour une première, une galette riche en espoir pour l’avenir. « Un oiseau dans la main vaut mieux que deux sur le buisson ». (proverbe yiddish) |
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