ARKAN
Salam [ 2011 ]
  Pavillon 666 - metal rock webzine CD
Durée : 59.49
Style : Oriental Death Metal
  Infos :
  Contact label : http://www.season-of-mist.com
  Contact groupe : http://www.arkan.fr http://www.myspace.com/arkanband
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PRODUCTION
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EMOTION
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  Chronique : 19 avril 2011 , réalisée par Matai
   
Arkan est à la France ce qu’Orphaned Land est à l’Israël…dans un pays où la culture orientale n’est pas de rigueur, le quintette sort pourtant des sentiers battus et s’extirpe des sonorités occidentales, et ce depuis le début du projet Arkan. Rien ne prédisposait cette formation française à effectuer une musique arabisante des plus chaleureuses, outre les origines maghrébines de l’ex batteur de The Old Dead Tree, Foued Moukid, membre fondateur…et pourtant ce dernier, après le split up de son ancien groupe, décida d’intégrer des éléments orientaux dans une musique hargneuse et énergique et créa…Arkan.
Cette formation française n’en est donc pas à son premier coup d’essai. Depuis l’aventure The Old Dead Tree, Arkan a sorti un EP et un album prometteur plutôt bien accueillis dans le monde du Death Folk : « Hilal ». Et les voilà maintenant, au bout de trois ans déjà, avec un nouvel opus, « Salam », signifiant « paix » en arabe…
Il faudra tout d’abord noter un changement de line up plus ou moins conséquent : le guitariste et chanteur Abderrahmane Abdallahoum quitte la troupe et la chanteuse Sarah Layssac intègre pour de bon la troupe afin de poser délicatement sa douce voix arabisante sur les compos de l’album.

Mais ceci ne s’arrête pas là. Arkan, ambitieux, change quelque peu sa recette, au point de quasiment coller à la thématique des israéliens d’Orphaned Land : la paix dans le monde et les problèmes avec l’Israël, thématique qu’on retrouvera plus en détails avec le morceau « Jerusalem – Sufferpolis » et la trilogie sublime des Salam : « Call from Within », « Lightened Heart », « The Eight Doors of Jannah ». On notera la pluralité des langues (anglais, hébreu, arabe) et des instruments : ainsi, tel Orphaned Land, de nouveau, Arkan intègre en masse des percussions tels que des bendirs, des derboukas, des tablas, des cajons, mais aussi des guitares typiques (un oud entre autre), violons, sitar et j’en passe…De plus, les vocaux sont pour le moins très arrangés et nombreux. Le growl de Florent Jannier est le chant principal, et le chant clair d’Abderrahmane Abdallahoum a été remplacé pour le coup (départ oblige) par celui de Sarah Layssac. Résultat, un mix agréable de voix toutes aussi intéressantes les unes des autres, un peu à la Kobi Fahri et Shlomit Levy dans, encore une fois, Orphaned Land…

Et c’est sans doute ici que le bas blesse…sur cet opus, on sent davantage les influences de ce groupe-ci, tant dans les thèmes, comme su-cité, mais aussi l’instrumentation. Ainsi le Death d’Arkan est devenu moins brutal, au profit d’une mélodie accrue, tant au niveau des guitares que des instruments traditionnels. Le tout manque peut-être de riffs mémorables, d’offensives…contrairement à un « Hilal » aussi oriental qu’agressif, « Salam » mise sur l’émotion, les harmonies entre chaque instrument et chaque voix. Celle de Sarah sera d’autant plus mise en avant, s’octroyant la première place sur bons nombres de morceaux. Le growl de Florent garde toujours sa profondeur et son efficacité. La batterie est technique et martèle là où ça fait mal, et les percussions nous propulsent dans des contrées lointaines et Moyen Orientales. Enfin, le gros lot d’instruments traditionnels, sur tous les morceaux, que ce soit en intro, en break, ou en accompagnement des chants/guitares, ne peut que nous inciter au voyage, dans un monde disons…chaleureux et authentique.

Arkan possède tout de même sa patte, et heureusement. On reconnaîtra sans aucun problème les ambiances du groupe et on admirera ses magnifiques passages Folk oriental. On est embarqué, on s’y croit, le périple a commencé et nous voilà totalement dépaysé, le temps d’une heure de temps. Suave, délicat et sensible, tels sont les maîtres mots de cet opus rempli de couleurs et de merveilles, et ce, grâce à ce large panel d’instruments, d’harmonies, de chants…Même si Florent nous en met plein les oreilles avec son growl grave et rauque, Sarah nous inviterait presque à danser grâce à son timbre si particulier, et sa voix arabisante ne peut que nous faire rêver…toutefois on regrettera que son chant ne soit pas davantage en arabe, l’anglais semblant casser parfois cet élan de féérie et d’authenticité…

Et puis comble de l’ironie, le morceau « Deus Vult » possède un featuring avec…Kobi Fahri. Un duo avec Florent des plus réussis, notamment grâce à l’alternance des vocaux de la part des chanteurs. La voix de Kobi, qu’elle soit claire ou growlée, est évidemment bien reconnaissable, l’une étant délicate et l’autre caverneuse, une opposition parfaite mais si bien effectuée entre deux façons de véhiculer des phases aussi émouvantes que poétiques…et bien évidemment, on entend les narrations en hébreu si chères à Kobi. Mais outre ces vocaux, il est intéressant de noter l’ambiance si particulière qui réside au sein de ce titre. L’ensemble est sombre, rageur et triste, mis en valeur par des riffs impardonnables, une basse claire, et un rythme dynamique…

Mais hormis cela, l’ensemble de l’opus se pare de trois morceaux de moins d’une minute, entièrement instrumentaux, totalement arabisants et chauds. Fonctionnant comme des interludes, ils précédent une étape importante de notre parcours lumineux au sein des harmonies arkaniennes…avant de terminer sur un nouveau « Amaloun Jadid », deuxième partie de celui présent sur « Hilal », plutôt…étrange. Un début de moins d’une minute trente à la guitare traditionnelle et aux percussions, et rien. Rien pendant plus de douze minutes. Douze longues minutes avant une fin de presque quatre minutes, encore plus orientale que l’album lui-même : sitars, violons, guitares, flutes traditionnels accompagnés de percussions, d’une narration sombre, de la voix arabisante de Sarah en fond, à la façon d’ « Hilal »…résultat très convainquant, pharaonique, folk et plutôt symphonique, facile de se croire en Egypte antique en face d’une pyramide…malgré les douze minutes d’attente, cette partie est vraiment incroyable et reflète, peut-être, le futur encore indécis d’Arkan…

« Salam » est donc un album peut-être plus accessible et porté sur l’émotion. Il reste irrémédiablement moins brutal : en effet, une bonne partie des morceaux est calme, alternant les passages traditionnels et les passages plus Metal, même si, étrangement, ce style ne soit pas le plus prédominant. Mais ne vous y méprenez pas, malgré ce point là, et les influences très notables, les français nous ont fabriqué un merveilleux opus, riche, travaillé et fourni.







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