CHRONIQUES ALBUMS

Infestus, c’est quoi ?
Et bien c’est tout simplement un groupe de black métal allemand comme son nom peut le suggérer.
Infestus, sur ce dernier album « Ex/ist » est l’œuvre d’Andras, qui s’occupe de tout, l’ancien chanteur Dagon étant parti il y a peu. Après un album en 2008 assez bien reçu « Chroniken des Ablebens », l’homme sort ce nouvel opus, avec l’appui de Debemur Morti, label français connu pour produire dorénavant le groupe fort connu Blut Aus Nord.

Si le site internet définit le groupe comme du Raw Black Metal, il ne faut pas se fier à cette appellation, en effet le look d’Andras fait penser au black raw, mais la musique clairement pas.
Un son très propre, une batterie hyper claire, et des guitares sèches dans le son (mais quand même électriques la plupart du temps, rassurez-vous !).
En fait Infestus se rapproche plutôt d’un black dépressif dans la veine de Shining par exemple.
Chant écorché, criard et chantant en même temps. Longues pistes mêlant brutalité et passages atmosphériques. Comme sur la deuxième piste « Down Spiral Depersonification » et son final.
Après une courte introduction instrumentale du meilleur effet, Andras s’amuse à poser de très belles parties sachant saisir l’auditeur au moment opportun.
Comme un bon album dépressif se doit d’être, n’espérez pas pouvoir écouter une chanson par-ci, par-là. Cet album est clairement un tout.

Les parties musicales sont précises, la basse coulée, et les parties de guitares sont surtout là pour soutirer des émotions lors des passages mélodiques.
La batterie affiche un rythme soutenu pour ne pas perdre le spectateur dans la longueur des titres.
Blasts, double pédale, parties techniques et passages pachydermiques, tout y est.
Niveau originalité, le son fait beaucoup pour rendre une âme particulière au CD, ça plus le samples, le compte y est. On sent que c’est Infestus, et pas une copie d’un groupe quelconque de black dépressif.

Ce qui est important là-dedans, c’est le concept des paroles. Ecrit en deux ans et enregistré en un, il est clair qu’Andras veut faire de "Ex/ist" son chef d’œuvre.
En fait, plus que de simples paroles, il s’agit d’une véritable réflexion sur l’humain et tous ses troubles psychiatriques. Très réalistes et prenants, les textes sont à le hauteur de l’album. Cela change au moins des groupes qui se contentent de hurler « Suicide » pendant un quart d’heure.
Un album à déconseiller donc aux « borderlines » qui verront leur schizophrénie décuplée à l’écoute de CD, tant les passages seront variés.
Le titre « Blazing Darkness in the Flames of Fire » en est l’exemple parfait.

A noter, une voix assez grave, fait peu courant pour du black métal.
Amateurs de technique vous serez satisfait par le côté désaxé de certains rythmes.

Pour finir, que dire ? Vous aimez Shining, Beatrik, Nokturnal Depression, Agalloch et Non Opus Dei ? Ruez-vous sur ce bijou, et n’attendez pas une minute de plus, suite à un dérapage (honteux) d’un chroniqueur qui l’a "balancé" sur internet, il est déjà disponible à la vente.
Vous aimez Darkthrone ou Nargaroth, passez votre chemin, cet album n’est pas pour vous.