THUNDERLAND Red [ 2011 ] |
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CD Durée : 44.02 Style : metal mélodique |
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Chronique : 07 avril 2011 , réalisée par Riding-Hood | ||||
Ce nouvel opus aux contours sombres a de quoi dérouter plus d’un. Pas seulement à cause de sa très belle couverture, mais aussi par le parcours de cette formation encore méconnue, et plus encore, par le contenu même de l’œuvre dont ils sont les artisans. THUNDERLAND, formation bordelaise créée en 1998, était à sa naissance cataloguée heavy/speed metal. Après un album, une démo et des changements de line up, THUNDERLAND s’affiche soudain dans un jour nouveau en 2007, complètement transformé et rebattit, incorporant également une chanteuse. Le guitariste William Dubarry est le dernier rescapé des prémisses de la formation. THUNDERLAND se pare ainsi de rouge et de noir, coloris exprimant à la fois la fascination et la terreur. Sentiments contrastés que l’on parviendra à déceler sur ce nouvel album autoproduit. «Red» nous fait l’expérience d’un metal mélodique à multi-facettes particulièrement original. Cette chanteuse, Deborah, est bien la figure de proue de cette nouvelle embarcation. Une voix que l’on qualifierait d’harmonieuse, suave, limite sirupeuse tout de même. Elle serait rappeler quelque part celle d’une certaine Kaisa Jouhki de BATTLELORE. Ce chant lent et doux est dans l’ensemble remarquablement maîtrisé. Nous accordant quelques passages de volupté dans les environnements sombres et oppressants de «Witch of Lake» et sur le froid «Ghost of Dispear». Sur l’étrange et exotique «Great Spirit», le chant absorbe littéralement cette musique lancinante aux multiples contours. Deborah sera assistée ici d’une seconde voix masculine, que l’on retrouvera au gré des pistes, donnant généralement plus de corps aux parties chantées. Toutefois le chant ne fait pas suffisamment preuve de consistance pour réellement transcender le morceau. Trop neutre pourrait-on dire. C’est un peu la même chose sur «Betray», qui aurait pu devenir, à peu de chose près, superbe. Et cela essentiellement grâce à ses changements récurrents d’ambiances et à l’implication d’instruments majestueux que sont la harpe et le violon. Le chant manque ici de puissance au niveau du refrain. Un peu dommage, car l’univers épique y est bien retranscrit. Univers marqué par des cris cauchemardesques. Des cris, des vociférations, des blasts typiques du black metal que l’on pourra entendre à quelques rares occasions notamment sur le nocturne et sinueux «Red». Lourd, déstabilisant et énergique. Ou encore, juste avant le milieu de piste d’«Equilibrium». Cela n’apporte pas vraiment un plus, comme cela aurait pu être escompté. Même l’effet de batterie ne se montre pas ici des plus efficaces, gâchant par ailleurs le refrain de «Death Litany» qui se laissait pourtant bien effeuiller par sa délicate entame et par ses riffs engageants. Une petite touche black un zeste plus présente avec «Bal of Vampire». Morceau volontairement abrasif, avec un riffing solide, aux sonorités brulantes sous fond d’orgue, allant bien avec le thème abordé. Entre ce chant suave féminin que l’on aurait l’habitude de rencontrer singulièrement dans le metal symphonique, voire même gothique, et les apports quasi clichés de black metal, THUNDERLAND n’a pas pour autant renié son passé heavy. Ce dernier s'accommoderait plutôt à ses différents apports, faisant toute l’originalité de l’œuvre. L’ensemble des titres pourra faire état d’un jeu de guitare volontiers heavy, power même. Plus constatable lorsque le tempo augmente sa vitesse comme sur « Revenge » ou sur certains passages teintés du très bon titre «Equilibrium». Sa partie instrumentale, de plus, peut être éprouvée comme un départ dans l’agonie, un voyage inconscient vers l’au-delà. C’est une ivresse mortuaire remarquablement réussie qui se suivra d’une mise en éveil sous un coup de power mélodique. THUNDERLAND a incorporé des gouttes de sang dans son vin, le rendant plus rouge que jamais. Peut-être pas suffisamment pour améliorer le goût du breuvage. «Red» est tout ce qu’il y a de plus buvable, mais ce n’est pas du nectar, du moins pas encore. La formation a voulu prendre des risques en tentant de procéder à un savant mélange. Certains éléments sont encore mal maîtrisés, faute en partie à une production qui parvient tant bien que mal à cerner tous ses nombreux éléments. Il faudra encore un peu de patience pour que THUNDERLAND équivaille à un bon rouge de Bordeaux. |
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