AMAGORTIS
Intrinsic Indecency [ 2010 ]
  Pavillon 666 - metal rock webzine CD
Durée : 30.23
Style : Brutal death/grind
  Infos :
  Contact label : http://www.brutalbands.com
  Contact groupe : http://www.amagortis.ch http://www.myspace.com/amagortis
  Interview :
 Pavillon 666 - metal rock webzine ORIGINALITE
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TECHNIQUE
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PRODUCTION
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EMOTION
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  Chronique : 24 mars 2011 , réalisée par Oceancloud
   
Les mauvais disques, c'est comme la diarrhée et les impôts, c'est désagréable au possible mais ça revient régulièrement. C'est un peu l'impôt du chroniqueur: "tu as eu ta part de bons CD, alors maintenant paie ton tribut à la société, chronique du fécal en rondelle". Voilà c'est mon tour et mon créancier se nomme Amagortis, suisse d'origine, inutile de formation.

La pochette m'a mis au parfum sans détour: j'aurai droit à du mauvais goût, à du condensé d'indigence. Certains artworks, si gore qu'ils soient, parviennent à conserver un semblant d'esthétisme mais ici, pas de salut, c'est moche et de mauvais goût. Je priais vainement pour que le son rattrape l'image du bout des doigts tel Stallone dans Cliffhanger.
Échec. Amagortis est une sorte de condensé du brutal death à travers les âges. L'archétype d'un charmant univers pipi-caca, bas du front et station de recyclage sans épuration, celui qui fait marrer les bandes de potes dans les cours de lycée, façon concours de celui qui ramène le "skeud le plus dégueu". Passons sur les textes uro-chirurgico-anal-gore-splourtch-beuark, dont la tracklist à elle seule accumule plus de clichés que Cannibal corpse himself sur l'ensemble de sa carrière.
Et en parlant des brutaux américains, je ne vous cacherai pas que si vous ne pouvez les blairer, inutile même de continuer cette lecture. Back to the past avec Amagortis qui ravive la flamme du "bourrinage" death métallique cher au combo de George Fisher. Cannibal corpse, Infernal Torment, Mortician... quelques noms qui viennent spontanément à l'esprit à l'écoute de ce florilège des lieux communs du death brutal. Amagortis rabat des riffs 100% convenus, 100% photocopiés, avec férocité. On ne peut pas leur enlever un niveau technique plus que correct mais c'est bien insuffisant de savoir jouer quand on n'a rien à dire – un petit solo, ça ne vous dirait pas les gars? La batterie sent aussi la pestilence du vomi réchauffé, passant d'un rythme à l'autre sans transition. Joyeux bazar structurel qui passait correctement à l'époque des premiers Suffo et Canniboule... mais là, ça refoule le plagiat. D'autant que la production ne rend justice à personne, à part à la caisse claire.
Quand aux vocaux, ils sont parfaitement adaptés à la thématique générale. Un véritable bestiaire sonore. Dans la grande tradition du brutal de chez brutal death, les vocaux sont proprement vomitifs, alternant joyeusement et sans véritable réflexion, gruik, grunt, growl, glou-glou gastrique et raclement tuberculinique. A croire que c'est parodique (il semblerait que "2 S.H.C" soit vraiment second degré). J'espère que c'est parodique.
Même les samples de répliques de films piqués à Mortician ne nous sont pas épargnés. Mais quitte à utiliser ce procédé éculé, autant le faire correctement en employant des passages vraiment évocateurs plutôt que de plats dialogues obscurs pour les non-anglophones. Au moins chez Mortician, même si on ne comprend rien, on sait que c'est sanglant.

Ouf, heureusement que ça ne dure qu'une demi-heure. Taper sur les gamelles pour faire du brutal, OK, quand c'est bien fait et un tant soit peu personnalisé. Ici, c'est le néant artistique. Sans doute que le quatuor s'est éclaté à faire le disque et que les zombies chirurgiens vétérinaires scatophiles apprécieront mais si vous ne rentrez pas dans cette catégorie, je vous déconseille de claquer vos deniers là-dedans. Surtout que la déclaration d'impôts approche...







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