CHRONIQUES ALBUMS

L’aventure d’INSTANZIA commence en 2004, au Québec. Alexis Woodbury fonde un petit projet de power metal sous le nom de KURSE. Celui-ci prendra plus tard le nom d’INSTANZIA (tiré du latin «instantia», signifiant «persévérance»). Et de la persévérance, il en aura fallu. Le groupe enchaîne démos au fur et à mesure de la constitution d’un line-up. C’est à partir de 2008 que commence véritablement l’enregistrement d’un album. «Ghosts», en 2010, se présente donc comme le premier opus des canadiens, soit 6 ans après la fondation du projet emmené par Alexis Woodbury.

L’introduction «Omen» nous délivre déjà ce qui va être le point fort de l’album. A savoir des sons limpides et harmonieux, avec un soutien évident des claviers. INSTANZIA ne fait pas dans un power classique. On peut y voir des influences très marquées dans le power européen, et principalement dans le power mélodique des italiens VISION DIVINE et LABYRINTH. Quoique, notre formation canadienne ajouterait aussi une touche plus symphonique à certaines de ses compositions.

«Ghosts of the Past» en est une parfaite représentation. Le titre débute de manière gracieuse avant de se voir percer par des offensives de guitares. Le rythme est alors pris de fougue et vous transporte bien loin. Lorsque les claviers émergent, un petit parallèle peut être fait avec les débuts de SONATA ARCTICA. Mathieu Fiset, qui n’est plus à l’heure actuelle dans la formation, a su parfaitement agrémenter les pistes de ses sonorités scintillantes. Des claviers bien présents et à l’action sur le long titre (plus de 11 minutes) «The Desert Fox», parvenant à s’introduire au milieu des parades de guitares qui ne lâcheront rien. Le titre est en constante évolution. D’un power soutenu, va s’incorporer un cérémonial arabisant et exotique, puis des chœurs guerriers. Se terminant enfin sur les douces notes d’un piano enfin seul.

Ce qui pourrait déranger dans cet opus, ce serait probablement le chant. Alexis figure à la fois à la guitare et à la composition. Désespérant de trouver un chanteur, il s’est attelé lui-même à la tâche. Ce que l’on peut dire, c’est que sa voix est assez particulière. Peu commune en power de plus. Ce chant pourra néanmoins s’appuyer sur l’harmonie des chœurs et des claviers, très imposants sur les refrains. Celui de «Power of the Mist» est tout simplement magnifique.

Des guitares, on en retiendra un jeu mélodique, indocile, mais assez rugueux tout de même. On les découvre un brin statique sur «Heavenly Hell». Elles se livreront, par contre, sans complaisant sur ce qui se retiendra comme le meilleur titre de l’album, «The Key». Tout s’élance dans des riffs tranchés. Tous les instruments comme le chant d’Alexis sont pris d’un entrain assez impressionnant. Le titre se montre tout aussi élaboré et enrichissant que «A Genius Who Believe». Un morceau, quant à lui, reposant, où naitront des dualités évidentes entre les guitares et les claviers. Une rivalité bien décelable sur la 2ème moitié du morceau.

Ce premier opus s’annonce très encourageant pour ce nouveau groupe. Les premières écoutes nous paraitront parfois assez difficiles. Peut être du au chant, pas forcément commun et en adéquation à cette musique rapide, intransigeante et si délicate. Mais c’est plus une question d’habitude. Une volupté règne au travers des différentes pistes. Il y a franchement de quoi s’en montrer satisfait.
Alors que le power mélodique semble se morfondre, les canadiens d’INSTANZIA pourraient bien être associés à une résurgence du style. Persévérez! Vous êtes dans la bonne voie.