CHRONIQUES ALBUMS

3 ans après «Thrill of the Chase», les hardeux suédois de M.ILL.ION nous reviennent avec un 7ème album studio en 2011, intitulé «Sane & Insanity». La formation formée en 1989 sous l’impulsion du bassiste, dernier résistant de l’époque, B J Laneby, est passée en 20 ans de carrière d’un style propre à SCORPIONS au hard rock mélodique à l’européenne influencé par DEEP PURPLE et UFO. C’est-ce que l’on retrouvera en grande partie encore aujourd’hui avec ce dernier opus.

Ceci est dû en grande partie à l’omniprésence des claviers tenus par Angelo Modafferi, qui a remplacé depuis Johan Bergquist. Une place de choix est ainsi confiée aux sonorités de l‘instrument, apportant harmonie et fluidité dans les morceaux, comme sur le très doux «Fuel to My Heart». Ce qui donnerait un doigt de subtilité et d’élégance aux morceaux, notamment lorsque l’orgue Hammond cette fois, et ses sonorités 70’s se mêlent aux sonorités mélodiques de notre époque. Que cela soit sur le tempéré «Cry to Heaven» ou l’intense «Test of Time», deux titres performants.

Plus discutable en revanche, le chant d’Ulrich Carlsson, manque indéniablement de pêche. Son chant excelle pourtant par endroits, mais trop cantonné à la mesure d’un rythme mid tempo, qui tendrait donc à s’embourber. Il plomberait même des titres comme l’éponyme «Sane & Insanity» ou «Drama Queens». Ce dernier morceau propose toutefois quelques bonnes sorties power de la part de la guitare incisive d’Andreas Grövle, autre nouveau venu dans l’équipe. Une guitare des plus aguicheuses, faisant entre autres vibrer «Hell’s Gate» par ses puissantes secousses.

Le hard mélodique, nappé de claviers est ainsi à l’honneur sur ce dernier né de M.ILL.ION, même si parfois on pourrait retenir certains titres sortant du lot. Le hard prend un aspect plutôt FM façon EUROPE années 80 sur «Tomorrow Never Dies» ou encore «Seize the Day». Un hard plus classique, plus agressif cette fois à l’écoute du dynamique «Hate».

M.ILL.ION adore mêler anciennes et nouvelles sonorités, rendant leur hard mélodique à chaque fois un peu plus personnel. L’album «Sane & Insanity» n’est pas dépourvu de bonnes trouvailles. On pourra néanmoins se lasser d’un chant et de chœurs qui manqueraient de réelle conviction mais aussi également de puissance, nécessaires pour faire transcender une chanson.
L’album est correct dans son ensemble, mais pourra se révéler à certains moments difficile à amadouer. Malgré une appréciation en demi-teinte, on sent un groupe en devenir, même après avoir passé 20 ans de carrière. Les meilleures choses seront peut être pour plus tard.