Stellardrive est un groupe de post-rock originaire de Besançon. Pour ceux qui ne le savent pas, le post-rock peut être résumé de la sorte (de façon très succincte toutefois): C'est une sorte de rock atmosphérique et purement instrumental. Donc pas la peine de se demander quand est-ce que le chanteur va faire son apparition, il n'y en a pas. "Ers-4: speak, memory" est en fait le 5ème opus de ce groupe, qui s'avère avoir donc déjà une certaine histoire.
Pour l'introduction du premier morceau "Synesthesia", tout commence par quelques sonorités electro. Pas inintéressante mais j'ai eu un doute. Elles ressemblaient à quelque notes prés à l'introduction de la bande originale de "the social network" composée par le magistrale Trent Reznor. Mais le doute s'efface assez vite lorsque les guitares et basses font leur apparition assez rapidement et annonce un disque au son très soigné et professionnel. Et cette impression ne vous lâchera pas jusqu'à la fin. A vrai dire, pour ceux qui ont une grande passion pour le post-rock trouveront sans doute leur lot d'émotions et de sensations. Cet opus en possède à foison. Mais pour le profane et celui qui va chercher quelque chose de fort et puissant ne trouvera sans doute pas satisfaction dans cette écoute. Les Tempos sont plutôt lents et linéaires. Pas de grands breaks, ni de changements soudains. Par contre les fans de petites subtilités méthodologiques ne trouveront pas ces morceaux inintéressants. Stellardrive sont de bons musiciens et s'amusent quelques fois à jouer avec les structures rythmiques et la longueur des mesures. Mais certains passages ont l'air parfois assez répétitifs. Ce qui peut être parfois assez lourd et qui rend l'exercice de création d'instrumentales difficile et nombreux sont les musiciens à tomber dans le piège.
Le groupe semble avoir aussi des goûts plutôt éclectiques. Les influences electros ne s'entendent pas seulement dans les samples et le synthé. Mais aussi dans le travail fait sur le son et les effets des guitares et des basses qui se veulent sans doute singulières et transcendantes. La basse a même parfois un style de jeu assez orienté vers ce style, par exemple au début de "they want us to remember". Et certaines distorsions des guitares ont aussi l'air de chercher la lourdeur du metal. Bref L'opus se termine comme il a commencé, en douceur et dans une atmosphère particulièrement travaillée.
Qu'il y a-t-il donc à retenir de "Ers-4: speak, memory"? C'est un disque particulier, d'un genre particulier et qui s'adresse à un public particulier. Mais pas non plus assez bizarre pour appeler cela un ovni. Pas forcément conseillé à ceux qui cherchent du mouvement et de l'amusement. Mais plutôt à un public désireux de s'envoler dans un voyage intersidéral, au plus profond d'émotions particulières. Fans de musiques atmosphériques, vous pouvez néanmoins vous jeter dessus.
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