CHRONIQUES ALBUMS

THE DEATH OF HER MONEY est basé au Pays de Galle. Le groupe officie sous la forme d’un trio simple et efficace. « You are Loved » apparaît comme un aboutissement pour le combo. Ce troisième album repousse les frontières esquissées par les deux précédents opus sortis en 2008 et 2010. THE DEATH OF HER MONEY pourrait bientôt apparaître comme incontournable dans le milieu du post metal.

Le trio gallois nous propose un album de 7 titres répartis sur prêt de 50 minutes. La production est remarquable pour un CD tiré à 500 exemplaires. Pourtant, pas de son digital à outrance, l’ensemble sone avec une acoustique naturelle. Le spectre sonore est relativement riche malgré une formation réduite. Ces trois musiciens font du bruit comme s’ils étaient aussi nombreux que CULT OF LUNA. D’ailleurs, le lien de parenté est vite fait dans la mesure où ces deux groupes appartiennent au même univers musical avec des sonorités et un rendu final relativement proche.

Malgré une recherche musicale personnelle, THE DEATH OF HER MONEY ne fait pas vraiment preuve d’originalité dans le milieu du post metal. Son lien de parenté, comme je le signalais précédemment est tellement évident avec un groupe tel que CULT OF LUNA, que l’on aurait presque envie de dire que l’original a quelque chose de plus. Malgré tout, les groupes de cette trempe sont plutôt rares et assez peu nombreux à être réellement convaincant. THE DEATH OF HER MONEY a le gros avantage de réussir là où d’autres échouent. Il réussit à mettre en musique un large panel d’émotions.
Comme souvent, les titres de ce style sont plutôt longs et THE DEATH OF HER MONEY n’échappe pas à cette règle. « Truth » dépasse largement la dizaine de minutes. Les riffs de ce morceau sont d’une manière générale assez simples et répétitifs ce qui permet de poser une ambiance percutante qui vous amène très vite dans un flot d’émotions. C’est une musique qui incontestablement doit jouer sur la durée de ses riffs pour être pénétrante. « New Bodiliy Functions » en est aussi la preuve. Durant ses 3 minutes, ce morceau est joué sur un arpège d’une assez grande simplicité. C’est la répétition incessante de la mélodie qui permet de créer une atmosphère entêtante. La voix hurlée mais toujours en retrait comme sur « Held Hands » est elle aussi une composante essentielle de ce style de musique. Cette position au second plan a pour effet incontestable de faire passer la musique au premier plan au point que parfois, on se pose la question de savoir si on écoute un morceau instrumental ou non. Les longues introductions sont aussi faites pour vous induire en erreur. Sur « Tonality Of Despair », le chant se fait longuement désiré au point qu’au bout d’un certain temps, la perception du chant est troublée. Si l’on n’y prête pas attention, on se demande à quel moment le chant est arrivé. Combien de temps s’est écoulé entre le début du morceau et l’arrivée du chant ?

THE DEATH OF HER MONEY réussit à construire un album tout à fait à la hauteur de ce que l’on pouvait en espérer. Son manque d’originalité n’est pas un défaut majeur qui devrait trop lui en coûter. Puis, dans ce style encore assez jeune, les groupes ont vite fait d’évoluer et de continuer à chercher de nouveaux horizons. L’avenir musical du groupe ne suit pas un chemin tout tracé. A découvrir donc si vous êtes un fan de cette vague de musiciens ou si vous avez envie d’écouter autre chose pendant un moment. Cet univers est d’une richesse émotionnelle qu’il ne faudrait pas négliger.