SHATTERED HOPE Absence [ 2010 ] |
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CD Durée : 63.02 Style : Doom/Death |
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Chronique : 17 février 2011 , réalisée par Matai | ||||
On dit parfois que le doom du sud, provenant des pays chauds et parfois exotiques, ne parvient pas à être aussi caverneux, écrasant et froid que le doom du nord (de la Scandinavie ou même de Russie), que sa force est happée par une myriade de mélodies et que la puissance destructrice des vocaux lamentées ne sont pas à la hauteur. Mais Shattered Hope, formation grecque de surcroît, prouve avec la sortie de ce « Absence » que tout n’est que préjugés. Shattered Hope avait déjà charmé un certain public avec la sortie d’une première démo quelques années auparavant, démo étant presque passée inaperçue mais ayant cette particularité de présenter le groupe et son style, une sorte de doom funéraire agrémenté d’éléments death. « Absence », album à part entière, prouve bel et bien le talent de ce combo, qui arrive à faire dans la délicatesse et la finesse, mais aussi la lourdeur. Car l’ensemble, malgré les origines chaleureuses de Shattered Hope, se veut plutôt froid et sombre, même si les mélodies et les grandes nappes de claviers sont des plus importantes. Si la pochette déjà très ténébreuse où se pose un phare pris dans une tempête ambrée pose le décor, la musique, elle, ne fait qu’accentuer cette impression de noirceur et de lourdeur. Car outre cet enchaînement de titres pour le moins très long (le maximum étant 18 minutes), l’album est irrémédiablement composé de vocaux graves et rocailleux, déchirés et lamentés, paradés par les plaintes très expressives des guitares aux riffs pourtant simplistes mais efficaces. Ces mêmes riffs flirtent souvent avec le death comme sur « Vital Lie », « Yearn » ou « Enlighten the Darkness ». Les claviers presque omniprésents renforcent cette sensation de froid, mais procurent parfois, paradoxalement, une légère sensation de chaleur, sensation aussitôt perdue inlassablement dans un élan de lamentation et de tristesse, elles-mêmes alourdies de nouveau par des riffs ténébreux. La production, très bonne et lisse, Solitude Productions oblige, permet à l’auditeur de mieux ressentir les ambiances et les mélodies. Mais il est vrai qu’elle peut avoir tendance à justement nous extraire du gouffre, des abysses profonds dans lesquels on aurait pu se perdre. Certes, la musique peut être écrasante sur certains morceaux, mais à la longue et au fur et à mesure de ce « Absence », les parties les plus aériennes, atmosphériques, font perdre aux compos leur impact martial et terriblement mélancolique. L’autre point négatif, c’est le morceau « A Traitor’s Kiss », lamenté peut-être, mais extrêmement répétitif et long. Les claviers sont trop dominants et, il faut le dire, gâchent l’ensemble de ce morceau. Et pour clôturer le tout, les vocaux, à la limite du clair, sont peu ancrés dans les structures… Cela fait de ce « Absence » un bon album, relativement au dessus de la moyenne et permettant aux grecques de prouver leur talent et de renverser la tendance actuelle, même si, comme on le dit, une fois n’est pas coutume. A écouter donc pour les amateurs de doom, mais aussi de mélodies pourquoi pas. |
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