CHRONIQUES ALBUMS

Groupe phare de la scène Singapourienne imposant son art noir depuis maintenant une vingtaine d'années, Impiety s'est hissé au-dessus de la masse par une discographie assez redoutable en terme de qualité et correcte en terme de quantité.
Alors que l'année 2011 débute, les revoici nous apportant leur septième Full-Lenght intitulé "Whorshippers Of The Seventh Tyranny", arborant une nouvelle formule de composition consistant en un seul et unique titre. Le groupe optant habituellement pour un enchaînement de titres classiques, ce changement a de quoi étonner et apporter des craintes quant au rendu final. Si l'exercice n'est au final pas raté, la bande de Shyaithan ne réussie pas en revanche à relever le défi avec brio.

Alors que l'album débute de manière tout à fait correcte sur un enchaînement de Blasts Beats prometteurs et un riff belliqueux et accrocheur parsemé de superbes solis, le tout évoque cependant un nouveau faciès d'Impiety. Moins de hargne palpable, moins de cette fougue et de cette audace qui ont fait leur succès...
Bien entendu ceci ne représente que les premières minutes de l'album et à juste titre on se dirait que le groupe nous réserve de belles surprises car cette première ébauche annonce du bon, voir même du redoutable si le tout tend à évoluer. Les singapouriens nous démontreront en revanche qu'il n'en sera rien et pousseront l'expérimentation un peu trop loin...
Passé le cap du premier tiers de temps d'écoute, le tout ralentit fortement et s'étire durant de longues minutes insipides à la longue, délivrant la même rythmique durant de terribles minutes, les blasts étant les seuls éléments apportant un peu d'attrait à la chose. Si tant est qu'il y en ait. Parfois la monotonie ambiante de l'album se répercute de façon lancinante sous le couvert de quelques accords soutenus par une batterie molle et des notes de claviers agaçantes dont l'utilité demeure discutable. Même lorsque la machine semble repartir vers la vingt-deuxième minute, cela n'annonçait en fait que le début d'une nouvelle partie mid-tempo pesante qu'il aurait mieux de raccourcir.

Le tout n'est cependant pas que déception. Certains breaks peuvent apparaître sans prévenir, presque rafraîchissants à ce stade comme le montrera la partie débutant à la vingt-neuvième minute apportant un regain de violence salvateur pour la fin de l'opus, mais qui demeure également trop répétitive. Une réelle ambiance se dégage de "Whorshippers...", chaude, ésotérique et menaçante. Ambiance palpable qui lui apporte un intérêt pas annodin mais qui ne justifie pas non plus la possession de cet album dans la discographie des fans.

Impiety a tenté d'innover, mais ne parvient pas à convaincre. Le tout manque au final cruellement d'inspiration et l'on parvient même à s'ennuyer ce qui est un comble vu ce que le groupe nous a offert par le passé. Un album qui ne restera malheureusement pas dans les annales et qui sera bien vite ingéré par les fans espérant une huitième offrande plus prometteuse.