CHRONIQUES ALBUMS

Pour ceux qui ne connaîtraient pas, SVARTSYN est un groupe suédois de Black-métal formé il y a deux décennies et qui sort régulièrement de nouveaux albums, tous écris dans la même veine, c’est-à-dire selon les codes d’un Black-métal du début des 90, primaire et agressif. Quatre ans après son prévisible, mais non moins efficace « Timeless Reign » notre duo diabolique est de retour... et ne fait aucune surprise à travers ce « Wrath Upon the Earth ».

La musique des suédois est restée la même. Empreint de mysticisme, le groupe vous assène des riffs répétitifs et hypnotiques à souhait comme le montre le délicieux « Pyramids of Deathlight ». Tout a déjà été dit et fait dans le domaine, mais c’est sans aucun complexe que la formation s’évertue à vous balancer toutes les conventions d’un Black-métal old-school. Comme il se le doit, la production est chaotique et met en avant les fréquences aiguës de guitares déchirantes. La basse est quasiment inaudible et la batterie, crue et sinistre, est une avalanche de blast contrastée par quelques plans plus dépouillés. La production est aussi froide que les paysages nordiques et comme eux, la musicalité est désertique. Néanmoins, une sorte de sentiment contemplatif naît chez l’auditeur et vient le poindre. C’est à ce moment qu’on se rend compte que SVARSTSYN a, à nouveau, tenu ses engagements et qu’en 2011 un album de Black-métal traditionnel peut encore avoir beaucoup d’impact émotionnel. On reprochera tout de même à ce cd de ne pas véritablement évoluer. Les titres s’enchaînent, mais aucun climax n’apparaît. De fait les titres s’écoutent indépendamment les uns des autres mais il n’y a pas vraiment de logique dans leur enchaînement. « Wrath Upon the Earth » manque de fil conducteur et de morceau de bravoure, or c’est bien cela qui a fait d’antan la force des plus grands albums de Black-métal. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’écoute des dernières des trente-six minutes de l’album est un peu laborieuse et que nous sommes heureux d’en arriver à la fin. En tout cas, artistiquement les partis pris sont forts : aucun clavier, aucun chant féminin et aucun solo. SVARTSYN devient clairement une expérience du vide, ce qui n’est pas en soit quelque chose de mauvais, mais qui rend l’album très hermétique.

En conclusion, SVARSTYN s’adresse avant tout au public Black-métal. Tous les fans de BATHORY à DARKTHRONE apprécieront sûrement, même s’il ne s’agit pas du meilleur album du groupe. En espérant que le duo soit un peu plus inspiré la prochaine fois. Avec quatre ans d’attente, on était tout de même en droit d’attendre un peu plus.