CHRONIQUES ALBUMS

Chaque personne possède des affinités différentes, ce qui fait généralement très vite débat quand l’on veut convaincre une autre personne que telle ou telle chose est sublime. L’exemple le plus parlant reste une personne qui s’extasie sur une peinture contemporaine en criant au génie tandis qu’une autre crie à l’imposture…
Dans le cadre de la musique on peut multiplier ce genre de contradiction, même si aujourd’hui la tâche pour moi est encore plus ardue puisqu’un groupe comme The Real Mac Coy brouille les pistes musicales ! C’est comme si je faisais un saut en arrière de 40 ans, pour me retrouver dans une époque que je n’ai point connue et qui se résume, pour moi en un mot : « genèse ». Tout commença à cette époque, on pourrait même dire que les pionniers du genre ont tout inventé et que les générations suivantes n’ont fait que développer et améliorer ce qui était déjà inscrit dans les commandements du rock.

Revenons donc à The Real Mac Coy qui est bien un groupe des années « 2000 » mais qui a une forte connotation « 70 », une affiliation « stoner » évidente. Revival ou véritable courant musical ? Je pencherais pour la deuxième hypothèse car des groupes comme Queen of the Stone Age , Monster Magnet apportent énormément à la scène internationale. Dans la grande famille « stoner », The Real Mac Coy serait l’ enfant de Black Sabbath car les guitares sonnent à l’identique, lourdes et crasseuses à la fois. Musicalement, tout est fait pour rappeler la noirceur de la grande époque. A contrario, les lignes vocales sont presque trop gentilles, on aimerait que la voix soit un peu plus rocailleuse, à la Lemmy par exemple, pour donner le coup de grâce. Et puis il y a le son ! The Real Mac Coy a assurément privilégié le côté live pour l’enregistrement, cela ce ressent car les morceaux et l’interprétation sont de bonnes factures mais le son est …comment dire ? Vraiment horrible !
Sur le titre « Searchin », c’est criant de vérité, pourtant cette chanson est magnifique. Elle est d’une grande profondeur, la voix est en totale harmonie avec la guitare, les mélodies sont précises, mais voilà le son est calamiteux. Ce qui me fait me poser la question suivante : les influences passées sont une marque de fabrique mais jusqu’à quel point le sont-elles?

Un album comme « Barn Sessions » aurait sûrement fait sensation il y a 40 ans mais aujourd’hui, le public attend une qualité d’enregistrement, de son irréprochable. Cependant, The Real Mac Coy est un groupe à suivre car n’ayant pas eu l’opportunité d’avoir les conditions optimums d’enregistrement (auto production), la qualité du son s’en ressent. Je suis sûr que le prochain « opus » aura la maturité qui fera de The Real Mac Coy une référence « stoner » de la scène française.