CHRONIQUES ALBUMS

Immergeons nous un moment dans le monde « tortureux » et torturé du post-hardcore afin de mieux saisir les subtilités de ce sous-genre du rock, du punk et du métal qui a prit racine avec les maitres du genre NEUROSIS.
Depuis, dans le monde entier des formations ont essayé et essayent encore de se frayer un chemin musical original dans cette jungle de sonorités plus ou moins déchirées aux ambiances alambiquées. Aujourd’hui, voici venir dans nos oreilles curieuses et avides de sons les 8 titres du premier album des Suisses ABRAHAM. Intitulé « An Eye On the Universe ».

Le quintette de Lausanne formé en 2007 sous le nom de : LE BARON VAMPIRE, se compose de membres de KRÜGER et de NABOKOFF. Ces noms ne vous sont sûrement pas inconnus à vous amateurs d’aventures dissonantes remplies plus ou moins de polyrythmies et de distorsions. Difficile pour moi de distinguer franchement les compositions relativement longues des Suisses les unes par rapport aux autres. Cela me rappelle un peu le pari osé en 2007 d’un OVERMARS avec son « Born Again » qui ne comprenait qu’un seul titre de plus de trente minutes. Mais la comparaison s’arrête là en fait avec la musique des dark-doomers de Lyon. Ici on navigue plutôt sur une mer démontée où l’on passe du calme relatif d’un CULT OF LUNA pour approfondir des éléments tendance THE OCEAN. Cherchez donc par là si vous voulez avoir des points de repères car il est difficile de ne pas être « déboussolé » par le post-hardcore d’ABRAHAM.
Entre chant hurlé, chant doublé, chant arraché et chant plus clair, les guitares sont très « ébouriffées » et ébouriffantes passant allègrement de riffs lourds et plombés à des soli presque cristallins. Ceci étant surtout remarquable en fin d’audition avec le très long « Baruch ».
La musique des Lausannois n’hésite pas à revêtir des habits rock-stoner lancinant par endroits, sludge malsain à d’autres moments et dark-métal bien souvent en s’éloignant du hardcore convenu. Inutile de vous dire que cette nouvelle galette Suisse ne se digère pas après une seule audition, il vous faudra l’écouter en boucle pendant un long moment afin de partir vraiment en voyage à l’aide de climats, souvent inattendus et osés certes, mais possédant un certain fil conducteur mélodique en filigrane, ce qui vous permettra de ne point vous déstabiliser les neurones.

ABRAHAM, avec ce premier opus, arrive donc à nous interpeller fortement, nous qui pensions avoir tout écouté, tout assimilé dans le genre depuis longtemps. Alors, inutile de vous en dire plus, je vous laisse avec le plaisir de la première écoute, le plaisir de la découverte qui vous surprendra sûrement dans le bon sens du terme.