CHRONIQUES ALBUMS

Alors que le film n’est pas encore sorti, voici un bon moyen d’amorcer la promotion avec la parution de la bande originale. Comme son nom l’indique « Zombie Driftwood » est un film de zombies. Le budget semble plutôt serré en ce qui concerne les images, par contre, niveau musical la production semble s’être fait plaisir en faisant appel à CANDLELIGHT. D’habitude, les bandes originales de film lorsqu’elles choisissent d’utiliser des groupes de metal, font appel à de grosses pointures et utilisent le plus souvent les singles de ces groupes. Le tout prend du coup un aspect relativement commercial. C’est bien la première fois que l’on a affaire uniquement à des groupes de metal extrême pour une bande originale de film. Si le film ne semble pas des plus prometteurs, la musique, elle, ne vous décevra certainement pas.

L’entrée en matière se fait avec OCTOBER FILE et son titre « Falter ». Ce morceau est bien choisi comme entrée en matière. On sent toute la puissance du jeu de ces anglais. C’est le genre de metal légèrement plus commercial que certains groupes plus extrêmes mais dont les morceaux sont suffisamment puissants pour mettre à terre pas mal de monde dans leur sillage. Pour marquer le tout, le groupe revient en fin d’album avec un autre très bon morceau « Isolation ».
On continue avec un titre de IHSAHN et le titre « The Barren Lands. » Depuis le split de EMPEROR, l’ancien frontman a su prouver à la fois sa dextérité et son ouverture d’esprit. « The Barren Lands » est aussi complexe rythmiquement que certains morceaux de MESHUGGAH. On s’est vraiment éloigné de l’univers black metal de EMPEROR, ou peut-être devrions nous plutôt y voir une évolution poussée à son paroxysme. En tout cas, ce très bon titre est plus que bienvenu sur cette compilation. D’ailleurs, EMPEROR n’est pas en reste puisque l’on retrouve avec grand plaisir « Thus Spake The Nightspirit » du désormais culte « Anthems to The Welkin at Dusk ». C’est toujours un plaisir renouvelé que de revenir aux sources. Dans le même sillage, on pourrait aussi citer les américains de ABSU qui font une apparition remarquée avec « In The Name Of ». CANDLELIGHT était vraiment résolu à sortir l’artillerie lourde et du coup de promouvoir au mieux son catalogue.
Si on compte comme toujours de grosses pointures sur ces compilations, on a aussi la chance faire de bonnes découvertes. DIVINTY propose un « Beg To Consume » qui a de quoi renvoyer au placard un bon nombre de formations de deathcore. L’efficacité et l’énergie sont au rendez-vous. Même ALTAR OF PLAGUES qui officie dans un style black metal plus traditionnel est très bien représenté. Son morceau « Earth : As A Womb » est vraiment intéressant. On sent quelques clichés du black metal dans ce morceau mais pourtant, c’est tellement prenant qu’on se laisse très vite emporté par le flot de leur musique. C’est une ambiance et une énergie quelque peu similaire que l’on retrouve avec un groupe tel que WINTERFYLLETH à travers « Fields Of Reckoning ».
Au chapitre des déceptions, ANAAL NATHRAKH est légèrement trop intense et décalé. Le chant sur le titre « I am The Wrath Of Gods And The Desolation Of The Earth Music” est à la limite de l’écoutable. Pourtant ce groupe est vraiment bon d’habitude. Cette fois, c’est un peu rate. Tant pis, il faudra repasser. D’autres groupes présentent un intérêt limité, c’est le cas de BLOOD OF KINGU, OBSIDIAN ou encore WOE. Ce n’est pas que ces groupes soient inintéressants mais beaucoup moins prenants que d’autres présents ici. C’est le problème lorsque l’on pose côte à côte quelques grosses pointures et des groupes qui ont encore des choses à produire. On sent une certaine différence qui malheureusement leur nuit. On est tenté de les zapper. C’est très regrettable car la plupart du temps, pris à part, ils sont plutôt appréciables malgré leur manque d’originalité. De toute façon, il n’y a rien de vraiment nouveau ici, c’est immanquablement le cas lorsqu’on vous présente une vitrine, il y a des choses qui vous plaisent et d’autres moins.

Si les images sont de la même intensité que la musique, il faudra une interdiction au moins de quel âge ? Malheureusement, je ne pense pas que ce soit le cas au vu des images des différentes bande annonce. On a vraiment la sensation que la bande originale assure toute seule la promotion du film, un peu comme l’avait faite en son temps la bande originale de « Spawn » pour ceux qui s’en rappellent encore. En tout cas, pour ceux qui veulent se familiariser avec le metal extrême, il y a de quoi faire avec cette compilation. Il serait vraiment dommage de passer à côté de cette vitrine labellisée CANDLELIGHT…