CHRONIQUES ALBUMS

Après deux années passées à défendre son premier album « Reborn from Chaos » sorti en 2007 aux côtés de groupes tels que Fear Factory ou Punish Yourself, Hord revient en 2010 avec un nouveau line-up et un nouvel album intitulé « The Waste Land » enregistré aux Pays-Bas par Jochem Jacobs, guitariste et producteur du groupe Textures.

Créateur d’un nouveau concept, inspiré des littératures post-modernes et du cinéma postapocalyptique, « The Waste Land » est un concept album sur lʼexpérience de lʼanéantissement et de la fin du monde, alliant musique, poésie, photographie et graphisme. Car en effet, le combo français reprend habilement les écrits du poète T.S.Eliot et son « Waste Land » justement, écrit au début du XXe siècle et mettant en relief une angoisse et un désespoir sans équivoque. Résolument pessimiste, sombre et froid, cet opus se classe irrémédiablement dans les perles intimistes et originales du cyber metal.

« The Waste Land » se compose de trois chapitres.
Dans le premier chapitre, le personnage principal se retrouve seul dans une ville désertique, silencieuse, dénuée de quelconques formes de vie. Isolation, perdition, angoisse, toute est basé sur l’aspect virtuel/réel. Rêve-t-il ? Est-il encore en vie ? Où est-il ?

Deuxième chapitre, l’amas d’images brisées…
L’humanité a atteint le point de non retour, toute personne s’est retrouvée piégée par une sorte de virus dangereux. Le personnage principal est lui aussi pris au piège, lui aussi victime de cette emprise mystérieuse…mais lorsqu’il pense reprendre vie, il se rend compte qu’il n’est que tout simplement déconnecté de la réalité, une réalité illusoire et terriblement sombre…

Troisième chapitre, sur la route …
Aucun abri, aucun endroit où reprendre espoir, le silence, cette sensation d’être ni vivant, ni mort …à mesure que le personnage marche, vers une fin indéterminée, les souvenirs lui reviennent en mémoire, des événements, des visages, mais tout n’est que poussière sur cette terre isolée et vaine, le royaume des morts…hallucinations, cataclysme, mensonges, crimes, perte de sensations…

Trois chapitres très sombres, très apocalyptiques, mis en musique d’une main de maître. Tous les titres sont ultra rythmés et terriblement dynamiques. Les samples industriels mettent d’autant plus en valeur ce côté froid, stérile et pessimiste, tandis que des riffs bien métal, limite death, viennent happer l’auditeur dans un monde extrêmement décharné. A la limite du métalcore, les chants crié et clair sont alternés, les rythmes syncopés vous font tourner la tête. Lourd, pesant, déchirant, tout est comme si une bombe avait explosé autour de vous : vous êtes immobiles, fragilisés, embarqués dans l’univers triste et désespéré de Hord.

A l’instar de Sybreed, dont la musique est avoisinante, Hord se hisse donc parmi les grands du cyber, tant cet album se veut représentatif, brutal, martial et ténébreux…doté d’une prod monstrueuse et d’un charme fou, « The Waste Land » est dédié à tous les amateurs d’apocalypse mais aussi de littérature moderne.