CHRONIQUES ALBUMS

Après un « Valpurgis Rites Hexenwahn » qui n’avait pas fait l’unanimité en 2009 dans le monde grandissant des fans de BELPHEGOR, les Autrichiens emmenés par le terrible et charismatique Helmuth depuis 1991, remettent le couvert sans tarder avec « Blood Magick Necromance » qui paraitra en Janvier 2011.
La machine de guerre monstrueuse de black/death nous abreuve donc sans faiblir de sang noir, de mélopées blasphématoires, de haine viscérale envers tout ce qui contredit la doctrine sataniste, sur fond de blasts épileptiques, de riffs et soli déstabilisants, froids et chirurgicaux avec la voix destructive du maitre de cérémonie, l’irremplaçable Helmuth donc, frontman de cette entité morbide, malsaine, puant la mort le sexe et la dépravation.

Mais revenons-en à nos moutons, moutons que nous sommes car depuis vingt ans nous suivons BELPHEGOR surtout depuis l’album légendaire de 1995 « The Last Supper » en fait. Alors bien sûr à chaque sortie, chaque nouvel opus, on essaie de trouver la faille dans ce déluge particulier de black/death sans compromis qui arrive dans nos conduits auditifs selon la régularité d’un métronome.
Bien entendu, l’artwork réussi de couverture de ce nouvel enregistrement, œuvre de Joachim Luetke, ne semble pas vouloir nous tromper sur le contenu de la galette et le fait de savoir que la production a été assurée par Peter Tägtgren (HYPOCRISY) nous fait saliver d’avance.
Et pourtant, pour une fois l’inconditionnel (mouton noir ?) que je suis des œuvres de BELPHEGOR, hésite à apprécier pleinement « Blood Magick Necromance » comme il le devrait. Après plusieurs écoutes je dois reconnaitre que les huit titres m’ont laissé un peu dans l’expectative. Certes les compositions possèdent bien la « patte » Belphegor, la voix, les guitares, les ambiances vous glacent le sang, mais une certaine magie (noire) ne se manifeste pas trop souvent lors de cette audition. Les morceaux assez longs et travaillés, sont bien trop souvent des mid-tempos et une certaine lenteur plus que lourdeur se fait sentir à la longue. On attend un déluge cataclysmique à tout moment, mais rien ne se passe en fait et on arrive en bout de piste un peu déçu je dois l’avouer.
Mais où sont passés les titres ravageurs de « Lucifer Incestus » par exemple qui cognaient fort à la limite de la démence avec un côté MORBID ANGEL de haute volée ? Ici avec « Blood Magick Necromance » on se rapproche plus des derniers MARDUK où la vitesse destructive a fait place aux lourdeurs virulentes sûrement aussi malsaines et diaboliques, mais beaucoup moins « rentre-dedans ».

Ne jetons cependant pas l’opprobre sur BELPHEGOR, mais avec ce nouveau « méfait » une nouvelle direction semble se profiler et je ne sais si les inconditionnels des Autrichiens vont s’y retrouver au final.
« Blood Magick Necromance » est donc pour moi un bon album sans plus et je pense qu’il ne fera pas date dans la longue carrière du groupe. A suivre donc, mais gare à l’essoufflement de l’inspiration de ces metalleux extrêmes de Salzbourg.