KAOS KREW
Global Fobia [ 2010 ]
  Pavillon 666 - metal rock webzine CD
Durée : 40.00
Style : Metal Industriel
  Infos :
  Contact label :
  Contact groupe : http://www.kaoskrewmusic.com/ http://www.myspace.com/kaoskrewmusic
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 Pavillon 666 - metal rock webzine ORIGINALITE
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TECHNIQUE
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PRODUCTION
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EMOTION
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  Chronique : 04 décembre 2010 , réalisée par Matai
   
Un matin une petite fille fait de la balançoire. Elle se balance, se balance encore, jusqu’à n’en plus pouvoir. Le ciel est pourtant sombre mais la petite fille ne semble pas le craindre, au contraire, elle continue de se balancer, comme si elle n’avait que ça à faire, comme si c’était sa dernière raison de vivre. Mais à mesure qu’elle se balance, la petite fille fixe inlassablement cette étendue obscure et vide, désertique et stérile, plane, immense, dénuée de toute vie et de toute émotion. La petite fille semble anesthésiée et la vue de ce monde si chaotique ne lui fait presque ni chaud ni froid. Pourtant ce qui se passe face à elle est le reflet même des craintes et phobies humaines : se retrouver seul à jamais, perdu, dans un endroit inquiétant.

Ce « petit » passage peut vous paraître étrange et source d’énigmes, mais si vous avez bien fait attention, il n’est que la description pure et simple de la pochette de l’album « Global Fobia » du groupe Kaos Krew. Ce combo finlandais met donc ce thème en relief, cette phobie que j’ai précédemment évoquée à travers cette description et l’image de la petite fille. Une phobie bien évidemment présente à travers le monde et les cultures.
« Global Fobia » est le troisième opus de ce groupe atypique officiant dans un metal industriel classique mais efficace. Kaos Krew ne renouvelle pas le genre mais nous offre pourtant des morceaux de qualité. Les riffs sont puissants, parfois thrashisant et énergiques, et me font penser au style de riffs employés par le trio de Scorngrain. Ceci dit, malgré ces riffs, véritables bâtisseurs des titres et créateurs de mélodies, les éléments industriels sont aussi de la partie, bien que discrets sur certaines parties de l’album. Les claviers et les samples enfoncent l’auditeur dans un univers plus ou moins électronique et effrayant, surtout quand quelques sonorités bien bizarres pointent le bout de leur nez. Mais les bruitages sont pour le coup peu originaux et heureusement que certains assez déshumanisés et mécaniques sont là pour remonter le niveau (« Tinnitus »).
On n’entend malheureusement que très peu les vocaux, présents sur quelques morceaux ou parties de morceaux. Ainsi on peut les trouver très « classique » eux aussi (décidément, je pense que ce terme est le terme idéal pour caractériser cet album), mais aussi synthétiques.
Nouveau point négatif, « Lullaby », ballade assez niaise à la gratte acoustique, ennuyante, fonctionnant comme un interlude, certes, mais loin d’avoir un charme qui aurait pu lui être propre.

Malgré ces quelques éléments peu originaux, pouvant nous empêcher d’approfondir l’écoute de cet opus, Kaos Krew tente tout de même de nous montrer un talent particulier en matière de morceaux instrumentaux. L’imbrication de tous les instruments entre eux lors de ces titres ci est assez remarquable, d’autant plus que le tout se veut être d’une veine progressive. Des structures alambiquées, changeant régulièrement et projetant l’auditeur dans un ensemble opaque et déroutant. Les solos des guitares sont assez réussis et heavy. Les ambiances aux claviers peuvent être sombres et froids, et apparaissent comme les prémices d’un futur en décadence (« Disorder »).
« Arabian Shake », quant à lui, est doté d’une mélodie principale assez arabisante (d’où le titre), propulsant l’auditeur en orient et confirmant le fait que la peur évoquée dans l’introduction se propage partout dans le monde.
De tels morceaux, aussi dynamiques, vifs et parfois barrés, peuvent ainsi faire penser à des groupes comme Vergeltung.

Même si la petite fille n’est pas le personnage idéal pour attraire les auditeurs et surtout les fans de métal industriel, la musique vaut tout de même le coup qu’on se penche dessus. Classique, peu originale, peut-être, Kaos Krew mise sur les titres instrumentaux et sur la technique de ses guitares. L’album, doté d’une très bonne production, est tout de même court et il est dommage que certaines pistes se terminent avec une descente progressive du son (ça a tendance à me faire croire que le combo n’est pas fichu de terminer ses morceaux comme il se doit…). A découvrir donc pour les intéressés du genre …







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