CHRONIQUES ALBUMS

Il y a parfois des étiquettes injustes qui vous collent à la peau. Le « gothic metal » par exemple n’est pour un groupe, pas à proprement parler de réjouissance quand un chroniqueur colle cette appellation par toujours justifiée, et qui réuni en fait du metal avec des synthés, un chant féminin, et des ambiances parfois rococo. Theatre des vampires ont eux aussi fait les frais de cette étiquette, mais pour une fois, celle-ci est – enfin – justifiée. Les italiens ont un certains penchant pour le coté vampires et gothique, il n’y a qu’à observer leurs tenues, pochette, et leur image pour s’en faire une idée. Il est bien loin le temps de leurs débuts en 1994, avec de larges relents black metal.

Sonya Scarlet tient toujours le poste de chanteuse, avec une voix quasi parfaite pour le rôle, claire et très mélodieuse. Nous sommes ici dans un gothic-metal très accrocheur et douceâtre, il faut le dire proche de tubes « radio » et dont le coté technique n’est pas le principal objectif. Par contre l’émotion est présente, avec de beaux chants, de beaux refrains, de belles envolées de piano, et même parfois de belles orchestrations, et ce même si le son du synthé fait vraiment « too much ».. Certains guests stars se sont invités et donne un petit plus à l’ensemble, dont Snowy Shaw ou la terrible Cadaveria (ex-Opera IX) qui pousse sa voix black fort appréciable sur « Le Grand Guignol », titre énervé et assez rythmé (le meilleur ?). Parfois des accents electro viendront faire une apparition, bref, nous avons à faire à un album sympathique qui devrait ravir les fans de metal mélodique et les amateurs de goth, au sens « vrai » du terme car certains plans sont vraiment inspirés de la scène. Entre modernisme et inspiration romantique, on prend du plaisir, sans toucher au génie. A noter la reprise du groupe MECANO en italien « figlio della luna », qui n’apporte strictement rien, sinon le chant en italien et quelques violons en arrière plan et quelques riffs metal en fin de parcours, sorte de bouquet final. Titre inutile et anecdotique au bout du compte.
Vous aurez également droit à un bonus « video clip » avec le « Carmilla », réalisé par D.Bracci (qui avait travaillé auparavant avec Dario Argento) et qui joue la carte du groupe à fond : être le plus possible « cliché », en installant une batterie et les musiciens dans un vieux château (de vampire), bref pas franchement intéressant, voire risible.

Votre cœur balance entre metal et gothique ? Approchez jeune indécis, ici la potion concoctée devrait ravir un (très) large panel avec un album pas franchement original, mais assez bon coté mélodies, c’est tout ce qu’on leur demande après tout…