CHRONIQUES ALBUMS

Ce groupe autrichien, dont le sentiment anti-chrétien n’est plus à prouver depuis longtemps (l’a-t-il seulement été une fois ?), revient avec « Goatreich – Fleshcult, leur cinquième album, un an après leur dernière production, « Lucifer Incestus », afin, une nouvelle fois, de propager la bonne parole… à leur manière !
La pochette, aux teintes sombres, donne d’entrée le ton : supplicié éventré dans une vierge de fer, femme de religion morte avec un crucifix inversé intimement introduit, démon phallique, outils de torture divers, achèvent de nous convaincre, s’il le fallait encore, que ces quatre autrichiens ne sont pas là pour rigoler, mais bien pour tout détruire, sans compromis…

Côté paroles, on est pas en reste, c’est à l’image de l’artwork du groupe. Les thèmes abordés sont fidèles à la ligne de conduite de la formation : ultra-violence, irreligion blasphématoire (à noter l’intro d’une vingtaine de secondes, extraite de « La Passion du Christ », mettant en scène l’humiliation du Christ dans son cachot par les légionnaires romains…), dépravation (« …Fleshcult forever… »)… Le tout, chanté avec une voix imposante, comme à l’habitude, passant, alternativement, de la voix death à la voix black.
Côté musical et technique on est pas déçu non plus : le black/death proposé par le groupe, certes ne s’écarte pas des habitudes du genre, mais est bien varié et ne s’enferme pas dans une seule de ses facettes. On y retrouve donc des titres aux accents, tantôt plus death metal, telle la terrible « Goatreich – Fleshcult »… tantôt plus black metal, à l’image de « Fornicatorum et Immundus Diabolus »… Mais aussi des titres plus lents (sans qu’ils perdent pour autant leur caractère imposant), tels « Sepulture of Hypocrisy », ou encore, la magnifique « Festum Asmorum / Chapt.2 »… Au final, c’est du bon Belphegor, classique, rien à rajouter là-dessus. La production est bonne, le son est énorme… Classique…

Il faut préciser que le cd promotionnel ne comportant que neuf titres, sur les dix prévus sur la version finale, la chanson « Heresy of fire » ne pourra donc pas être chroniqué ici.
Bon, à l’arrivée, « Goatreich – Fleshcult » n’est rien d’autre « que » du Belphegor pur jus, on sent même un retour à l’ancienne, proche des sonorités de « Necrodaemon Terror Sathan » (après le léger changement effectué par « Lucifer Incestus »). Le groupe ne se révolutionne pas, et ne révolutionne pas non plus le genre, mais, on attend pas ça de Belphegor, on attend d’en prendre plein les oreilles, de recevoir un coup de poing musical en pleine figure, et ils font ça à merveille. Ce n’est pas le meilleur Belphegor à mes yeux mais, avec ces quarante minutes de gros black/death metal, on est loin d’être déçu, et on en redemande même. Vivement la tournée européenne avec Marduk !