ARSTIDIR LIFSINS Jötunheima dolgferð [ 2010 ] |
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CD Durée : 70.08 Style : Black folklorique |
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Chronique : 22 septembre 2010 , réalisée par Valentheris | ||||
L'Islande... un pays si évocateur lorsque l'on entend son nom, mais recelant de tels mystères en ses plaines, ses volcans et ses fjords millénaires. En dépit de sa faible population, la terre de glace voit depuis des années certains de ses enfants suivre les traces de la scène metal aussi bien orientale qu'occidentale et dispose ainsi de sa propre communauté de passionnés officiant dans tous les registres possibles pour offrir au reste du monde une certaine variété metallique en dépit d'une importante quantité. Pour l'instant, revenons en 2008... vers la ville de Reykjavik. Stefán (membre du groupe de black pagan allemand Kerbenok) s'entoure de neuf autres musiciens, dont certains sont originaires d'Allemagne, pour former Arstidir Lifsins (les saisons de la vie dans notre langue) et ainsi proposer une nouvelle expérience de Black Metal Folklorique imprégnée de la culture de sa terre natale et de ses contes et légendes. Après une signature avec Ván Records, le groupe enregistre une partie de l'album dans plusieurs studios islandais avant de finir le mixage en Allemagne avec la participation de Marsel et Georg puis termine son périple au Strype Audio Studio en Norvège où ont déjà été enregistré des groupes tels que Emperor ou Ulver apportant une touche finale de qualité. Le résultat est sans conteste à la hauteur de l'attente. En effet, les soixante-dix minutes composant ce premier opus auront le loisir et le mérite de nous entraîner dans un paysage encore trop peu visité dans le genre du Black Folklorique, loin des clichés habituels que l'on pourrait cité dans le genre en dépit des éléments classiques constituant cet album, une touche de fraîcheur imprégnant alors l'ensemble de la musique. Que la chose soit dite d'entrée, la force principale de Jötunheima Dolgferd réside dans sa narration à la fois logique et prenante. Malgré une certaine trame dans l'histoire contée par Stefán, chaque morceau peut être pris indépendamment des autres et écouté avec plaisir tandis que ceux-ci arrivent à prendre une ampleur encore différente lorsqu'ils sont savourés dans leur ordre logique. Le souffle épique des compositions se suffit donc à lui-même et si la longueur de certaines pistes demande un temps d'adaptation pour cause de multiples changements de rythme et d'ambiance, il ne s'agit en définitif que d'un obstacle à franchir avant l'assimilation de ce périple. Dès le début de "Morgunn í grárri vindhjálmars þoku við Berufjörð ", le décor se pose d'une façon impériale sous la narration du chef de la meute et de choeurs profonds soutenus par les notes de clavier de Sveinn. Une ambiance de folie douce et païenne prend alors l'auditeur aux tripes pour ne jamais se relâcher tout au long des neuf pistes que l'on subira finalement malgré nous, mais non pas sans un plaisir refoulé des plus agréable. Si certains combos de cette scène aiment user à outrance d'une même recette classique tout au long de leurs albums, Arstidir Lifsins n'est pas de ceux-là. Si la narration suit son cours inlassablement, des variations sont placées de manière assez stratégiques évitant alors l'ennui à l'auditeur lambda capable de se lasser facilement. Des titres tels que "Haka kleifir berja ok brjóta við enda langrar ferðar sinnar " adopteront un côté Black plus poussé en leur introduction, renouvelant un peu la violence perdue du titre précédent lors de son break intermédiaire lent et mélancolique ponctué de chants féminins. D'autres encore à la manière de " Lifðu með öðrum, með þínum eigin " préféreront aborder une introduction acoustique pour mieux lancer la mélodie simple et très efficace toujours sous le couvert de ces excellents choeurs, tandis que le titre final terminera cette épopée par un riff mélancolique réservant de bons moments de surprise sous les cris déchirant de Stefán dont la voix torturée, certes un peu surprenante au début, nous délivrera finalement de l'étreinte de cette oeuvre hommage à la terre de glace. Cependant, nul album n'est parfait et celui-ci ne fera pas exception à la règle. La durée sera bien sûr un des points importants qui rebutera les néophytes du genre, mais les adeptes y trouveront leur compte. Un "point noir" qu'il faudrait soulever cependant est la barrière de la langue. Chaque texte étant écrit en islandais, les personnes hermétiques à cette langue, mais aimant pourtant suivre la progression d'un album avec les paroles et leur signification sera un peu désappointé par cet aspect lyrique. En digression de ce point, l'exemple de " Eigi hefr á augu, unnskíðs komit síðan " s'avère important, cette piste se résumant à un récit monotone de plus de sept minutes dans la langue natal du groupe, faisant ainsi office de frontière entre ceux qui y trouveront du charme et ceux qui s'ennuieront. Cela ne vient tout de même entacher la qualité intrinsèque de l'album qui impose un certain respect pour une première sortie. Le groupe peut être fier de son offrande musicale et de l'honneur qu'il rend à sa patrie. S'ils continuent dans cette voie il est même fort probable qu'ils deviennent un des nouveaux espoirs de cette scène qui commence à tourner en rond au fil des années. |
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