CHRONIQUES ALBUMS

Les die hard d'Antimatter auront forcement une impression de déjà vu en tombant sur la pochette et le titre de ce disque. En effet, avec cette pochette ressemblante, ce titre similaire et le choix de présenter un set acoustique, ce live acoustique « Live @ An Club » est la continuité du « Live @ K13 » sorti en 2003 après l'album « Lights out ». Depuis, Duncan Patterson a quitter le navire, Mick Moss est devenu seul maitre à bord et la discographie d'Antimatter s'est étoffée de deux nouveaux albums studios. Que de changements en sept ans, et pourtant...

Et pourtant, Antimatter n'a pas perdu de sa superbe, de cette âme unique pourvoyeuse d'émotions depuis une décennie. Antimatter excelle en set acoustique, ce n'est un secret pour personne et quiconque a déjà succomber à un de leur album studio rêve secrètement de les voir se produire dans une salle exiguë ou dans une vieille chapelle. Ce disque est fait pour eux, détenant dans ses sillons toutes les vibrations et les émotions d'Antimatter en live. Ambiance intimiste, public quasi religieux et 9 titres interprétés avec une sensibilité infinie par des musiciens talentueux. On a vraiment l'impression d'être aux premières loges d'un concert très privé. Que du bonheur...

Et pourtant, les albums d'Antimatter sont assez différent les uns des autres. Ici, chaque titre se retrouve sur un même pied d'égalité, en version acoustique. L'ambiance générale s'en trouve homogénéisée si bien que la musique peut paraître monotone au premier abord. Mais en tendant l'oreille, on entre dans un univers paisible, classieux, mélancolique et mélodieux. De leurs simples guitares acoustiques, Mick Moss et ses invités(accompagné pour l'occasion par Danny Cavanagh d'Anathema et Pete Gilchrist de Leafblade) parviennent à tirer les plus poignants des accords. Simples et beaux...

Et pourtant, on aurait tellement aimé que la tracklist soit plus étoffée. Voyez donc: 9 titres dont 4 reprises, et sur les 5 compos originales restantes, 2 figuraient déjà sur le « Live @ K13 ». Même si chacune des pistes de ce disque est une petite merveille de sensibilité, la frustration de ne pas pouvoir jouir de plus de titres d'Antimatter remaniés façon acoustique laisse un goût de trop peu. Et puis ces 40 minutes passent beaucoup trop vite...

Et pourtant, ces compositions, quelles claques! Les titres les plus emblématiques d'Antimatter sont là, puisés dans chacun des 4 albums du groupe. « Savior », « Over your shoulder », « Legions », « Leaving eden » et « in stone » témoignent du talent qu'on Mick Moss et Duncan Patterson (même si il n'est plus là) à toucher les plus sensibles de nos sentiments...

Et pourtant, ces reprises, quelles claques! « Working class hero » de John Lennon, « Hope » de Roy Harper et Jimmy Page (écrite par David Gilmour et déjà reprise par Anathema sur « Eternity », vous suivez?), le tube inter planétaire « the power of love » de Frankies goes to Hollywood dans une relecture magnifique et la sublime « Black sun » de Dead can dance qui est définitivement une des grandes influences d'Antimatter. Rien à jeter tant tous ces titres sont repris de la plus belle des façons par Mick Moss et ses potes...

Et pourtant, ce live est tellement savoureux, paisible et beau que l'on aimerait qu'il ne s'arrête jamais. Trop beau, trop court, trop rare, ce moment magique est gravé sur plastique pour le plus grand bonheur des amateurs d'ambiance. Assurez vous d'être seul, coupez les téléphones et savourez dans la pénombre encore et encore...