XERION Cantares Das Loitas Desquecidas [ 2010 ] |
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CD Durée : 47.00 Style : Black Folk |
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Chronique : 26 juillet 2010 , réalisée par Matai | ||||
Envie de nouveauté, de fantaisie, de mythologies, d’ambiances mystérieuses et prenantes, le tout mélangé à du black et du pagan ? Envie d’une musique simple mais efficace, d’émotions, d’envoutement ? Ce groupe et cet album sont fait pour vous. Car Xerion, bien que peu connu, savent faire une musique tout ce qu’il y a de plus attirant en faisant un mix de tous les éléments cités précédemment. Venant d’Espagne, et plus précisément de Galice, « xerion » étant un nom extrait de la mythologie celte et ancestrale de cette région-ci, le combo a tout de même plus d’une sortie à son actif vu qu’on retrouve dans sa discographie pas mal de démos mais aussi un album sorti il y a trois ans, « Nocturnal Misantropía », n’ayant pas fait d’émules mais ayant déblayé le terrain et permis au groupe de créer son identité et surtout de s’affirmer sur la scène Galicienne. A cela s’ajoute une signature chez le label Schwarzdorn Productions, et notamment chez leur filière Soulfood Music Distribution, un nom dans le domaine de la musique pagan et des influences mythologiques, d’où ce son si particulier mais très bon il faut se le dire. Musicalement, j’ai été surprise par ce que nous a concocté le groupe. Je ne suis en général pas très fan du black pagan en particulier, à quelques exceptions prêtes, les ambiances me paraissant plutôt identiques dans tous les groupes que j’ai pu écouter, mais pour le coup, je trouve qu’avec Xerion on est vraiment happés dans un autre monde et une nouvelle atmosphère. En effet, même si le groupe ne fait pas trop de chichi, n’exagérant pas sur les instruments typiques de la région, ou les chants traditionnels, les mélodies sont bien là, créent par les guitares lourdes et dotées d’un son qui leur est propre. Les riffs blacks sont bien là, nous rappelant les bases du groupe, et les blast beats nous incitent à nous mettre de bonne humeur, même par une triste matinée pluvieuse. C’est entraînant, dynamique, mais aussi aérien et apaisant, d’autant plus que les jeux avec les bémols sont assez nombreux, histoire de nous plonger dans une atmosphère des plus mystérieuses et mystiques (« A Alquimica Dexeneracion da Ialma » ou « Onde a Victoria Agarda « par exemple). Les claviers contribuent plus encore à nous laisser surprendre par cette alchimie si profonde, et lorsqu’ils n’officient pas en fond comme sur « Morte Na Iauga » ou « Cantares das Loitas Desquecidas », le titre le plus pagan de cette galette, ils agissent comme principal distributeurs de mélodies avec notamment quelques flutes ou cornemuses à de rares occasions comme sur « O Espertar Do Xerion » ou « Loitas Na Neboa ». Petit point sur le chant, qui est sans doute l’élément en-dessous de tout, je le trouve assez superflu et pas assez mis en valeur. Minimaliste et peu charismatique, il n’est tout de même pas désagréable, mais je pense qu’avec ce genre d’ambiance et de musique, il aurait fallu un timbre un poil plus grave. Mais qu’importe, ne pensez pas qu’il est si faiblard que ça, ce n’est pas tout à fait le cas, juste qu’il lui aurait fallu un peu plus de prestance. Sinon toutefois par rapport à ce chant, les textes sont chantés en patois galicien, d’où cette langue bizarre que vous retrouverez au niveau des titres, une sorte d’espagnol mélangé à un langage local, d’où cette langue, le galicien (qui ressemble pas mal à du basque je l’avoue). Les titres sont tous longs, excepté l’intro énigmatique, « Badaladas Funerais no Esmorecer da Lua », dans lequel l’on entend des sons de cloches et des chants de procession, comme un voyage vers un lieu saint ou justement, une cérémonie récitée un soir de printemps sous une lune éclatante (excusez mes métaphores mais ça peut donner une idée), mais aussi le dernier titre, « Pvtrefacta Anima Nostra », qui commence avec un orgue et des chants traditionnels, donc quelque chose de calme et serein, pour finir en apothéose sur un rythme rapide et des harmonies extrêmement bien prenantes. Pas de chant pour le coup, juste un déferlement de riffs. Le titre le plus long (plus de sept minutes) se nomme « Loitas Na Neboa » et est pour moi celui qui m’a embarqué le plus dans la mythologie ancienne du groupe. Non seulement par son intro à la flute, totalement envoutant pour les amateurs d’instruments originaux et peu entendus dans le domaine du métal, mais aussi ses changements de rythme, le début se voulant plus doom, lenteur et lourdeur au programme, et la suite plus agressive, plus tranchante, où les guitares lancent de réelles offensives et où le chant se veut plus pointilleux. Le passage à partir 03:42 met extrêmement bien en valeur le solo de gratte bien amené et surtout bien exécuté, accompagné d’une autre guitare charismatique et d’une basse vraiment bien audible, apportant plus de profondeur mais surtout d’émotion. Car en effet, combien de fois vous diriez vous que tel passage est génial, que telle partie avec telle instrument est bien fichue…rien que les premières écoutes vous embarquent littéralement dans un flot de douceur mélangée à la brutalité. On ressent vraiment quelque chose et l’on a seulement envie de se replonger au cœur même de l’album après qu’il soit terminé. Et là que découvrons-nous ? De nouvelles subtilités, des petites choses dont on ne s’était pas encore aperçues, et là l’opus devient encore plus savoureux. Impossible de passer à côté, Xerion nous surprend et signe ici un coup de maître pour un deuxième album riche en surprises. Plonger vous dans cette lumière au sein des ténèbres, dans cette mélodie au creux de la brutalité, et dans ce paganisme bien appréhendé. |
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