CHRONIQUES ALBUMS

Si vous êtes amateur des français de Nightmare ou simplement un féru de la scène metal de Haute savoie, le nom de J.C. Jess ne vous est peut être pas inconnu. En effet, ce grand blond qui pourrait sans peine se faire passer pour un suèdois, officie à la six cordes chez Nightmare depuis 2008 mais s'accorde quelques distractions avec ce projet solo auteur de deux album et de ce petit dernier, l'EP bien nommé « Extratime ».

Bien nommé car ces 5 titres se veulent dans la continuité du dernier opus de JC, à savoir « Wake of the dead » paru en 2008. Là où l'on pouvait attendre de Jc Jess de dévier quelque peu de sa ligne de conduite via ce court épisode, notre ami poursuit au contraire la voie tracée depuis le début de son projet, ne laissant que peu de place à l'innovation et à l'originalité.
Fier du créneau qu'il s'est choisi, le grand blond accompagné de trois acolytes talentueux, ne mise apparemment pas sur une révolution mais sur le plaisir de jouer et de rendre hommage à ses influences. A commencer par l'introductif et (trop) classique « Give me more », aux accents hard rock prononcés, qui attire l'oreille par sa puissance et sa lourdeur, intronisant cet Ep très rock dans l'âme. Viennent ensuite trois morceaux plus représentatif du style intrinsèque de JC Jess. « Extra time », « End of a dream » et « W.A.R » sont des compositions de heavy/speed pur jus. Riffs épiques, refrains accrocheurs scandés en choeur et soli survoltés nous ramènent aux fondamentaux, Helloween, Judas priest ou Running wild en tête. « En of a dream » est à elle seule éloquente, on la croirait sortie tout droit d'un « Time of the oath ». N'oubions pas « Feelings » qui pour cloturer ce temps additionnel, retourne encore une fois aux sources rock'n'roll du heavy. Au final, les compos sont directes, sans lourdeur ni génie mais laisse une bonne impression de groupe convaincu et pro.
Rien ici ne laisse transparaitre quelconque originalité mais JC Jess et sa bande savent assurément composer et jouer un heavy metal racé et persuasif, malgré le fait que des milliers de musiciens y soient passé avant eux, labourant des chemins déjà bien désherbés. Notons tout de même le niveau technique époustouflant de la bande qui nous distille une instrumentation sans faille du début à la fin, notamment des solos de guitare virtuoses et très inspirés.

De plus, pour parachever cet amuse gueule (ou plutôt digestif), une piste multimédia montre nos compères interpréter 3 morceaux de « Wake of the dead » sur scène. Une prestation d'un quart d'heure très énergique et bien filmée, démontrant tout le panache du groupe sur les planches. Attention néanmoins à ne pas tomber dans la beauferie pour métalleux alcoolisé (le « vous êtes prêt à vous faire élargir le fion? » de JC, tout en finesse et poésie).

En guise de bonus à l'album « Wake of the dead », cet EP est un réel plaisir et ravira les puristes avides de traditionalisme. Mais il clair que « Extratime » ne possède pas grand chose qui puisse le faire sortir du (f)lot de disques de « heavy-comme-à-l'époque ». Mais l'essentiel est préservé: se faire plaisir, quelque soit le coté de la guitare où on se trouve.