CHRONIQUES ALBUMS

Difficile d’être de la banlieue parisienne sans avoir jamais entendu le nom de T.A.N.K. (alias Think Of A New Kind, à ne pas confondre avec le chanteur de R&B ou le groupe de NWOBHM portant le même nom). Il faut dire que le combo participe de façon régulière à de nombreuses dates, en particulier dans le 77, et ouvre fréquemment pour des groupes français renommés, tels que Dagoba ou encore Hacride. Ces messieurs sont également connus pour avoir représenté les couleurs de la France (bien mieux qu’une certaine équipe d’un certain sport dont nous tairons le nom…) l’été dernier au Metal Camp et surtout au Wacken Open Air.

Si, malgré tout cela, ce nom ne vous fait toujours pas tilter, dépêchez-vous d’acquérir « The Burden of Will », le premier album du combo, sorti chez Seasons of Mist (rien que ça !). Comme il est possible de s’en douter, au niveau du son, il n’y a donc rien à redire. Le son est précis, carré, ultra efficace et donne une pêche supplémentaire aux compositions déjà très énergiques du combo. Tous les instruments sont mis en valeur, et on a affaire à un très gros son tout au long des douze titres composant la galette.

Bien entendu, la bonne production ne fait pas tout, et il arrive régulièrement que de mauvais morceaux disposent d’un excellent son. « The Burden of Will » ne répond heureusement pas à cette règle, puisque les titres sont bien ficelés et suivent un fil conducteur, pour un résultat homogène, cohérent, mais surtout très efficace. On ressent toute la volonté d’un jeune groupe spontané qui se donne à fond, à travers des compositions solides et pleines de maturité.

D’entrée, on se retrouve face à une sorte de mélange entre Lamb of God, Pantera et surtout In Flames, autant pour la voix que pour les guitares. La voix de Raf, chanteur de la petite troupe, fait d’ailleurs penser, par moments, à celle d’Anders Friden. Ainsi, la très énergique «TANK 09 » pourrait quasiment figurer sur l’un des derniers opus de nos amis suédois.

Pour en revenir au chanteur, le monsieur montre une belle technique vocale et dispose d’une voix puissante et diablement efficace. Il se risque à l’exercice compliqué des voix claires sur quelques titres, notamment sur deux titres, « Corpse » et « Necrosoldier ». Un brin stéréotypé, mais les mélodies sont bonnes et le tout passe très bien. On ressent tout de même un léger manque d’aisance dans ces passages chantés, et il est très appréciable que cette recette ne soit pas appliquée à chacun des titres. D’autres pistes tirent davantage leur épingle du jeu, comme « So Vile » et son intro très Lamb of God-ienne, le brûlot « Paws of the Oracle » remarquablement bien coupé d’un break acoustique, ou encore « The Day After », qui sent bon le headbang et le pit.

L’un des morceaux de « The Burden of Will », qui fera certainement parler de lui, est « Idle Ghost », sur lequel Guillaume Bideau (Mnemic, OneWay Mirror) est venu poser sa voix. Pas forcément le meilleur titre de la galette, mais un duo très agréable à écouter de deux chanteurs maîtrisant leur sujet. Les deux tueries de l’album, selon moi, se suivent et se nomment « Beautiful Agony » et bien entendu « Brother In Arms » (si vous avez déjà vu ces messieurs sur les planches, vous n’avez pas pu passer à côté de cette dernière). Deux morceaux rapides, énergiques, qui promettent de passer parfaitement en live et montrent tout le potentiel de T.A.N.K.

Une avalanche de compliments pour un album véritablement excellent, que le public et les critiques ne pourront à mon avis qu’encenser. Bien que l’on ressente encore un peu trop leurs différentes influences, les musiciens de T.A.N.K. nous offrent une petite tuerie en boîte à écouter en boucle et prouvent que l’on peut faire du gros son tout en étant Français. Un large coup de cœur donc, pour un groupe qui ne peut qu’aller loin.