CHRONIQUES ALBUMS

Psy:Code. Voici un groupe décidément bien difficile à étiqueter, d’où deux mots très vagues pour qualifier leur musique : metal moderne. Ce combo danois inconnu dans nos contrées détient une petite renommée dans son pays, puisqu’il a notamment eu l’opportunité d’assurer la première partie de Slayer & Mastodon et qu’il vient d’annoncer une petite tournée en compagnie de ses voisins d’Illdisposed.

Après un EP quatre titres, les Psy:Code sortent cette année leur tout premier album, intitulé sobrement « Delusion ». Avec un artwork représentant les différents membres du groupe en train d’hurler à la mort et un CV sympathique pour un groupe aussi jeune, c’est d’un très bon pied que le bouton play est pressé sur le lecteur afin de découvrir le monde visiblement torturé des Danois.

Complexité et intérêt, voilà comment résumer “Delusion” après bon nombre d’écoutes. Si Schou, vocaliste de la petite troupe, n’a pas une voix particulièrement originale, on ne peut qu’applaudir la technique du monsieur, capable de s’écorcher les cordes vocales sur des growls (sur le break de « Fundamental State of Mind » par exemple), comme de pousser sur sa voix (notamment sur les refrains de « My Scenario Verge » ou d’ « As We Fall »). Il n’hésite pas à glisser quelques voix claires, mais de façon sporadique et sans en rajouter, comme à la fin du brûlot « No Regrets » par exemple, ou sur les refrains de « Do/It ». Certains passages pourraient même vous rester schotchés dans la tête une partie de la journée, c’est donc un des gros points forts de ce « Delusion ».

Le travail effectué par les guitares de SteiN et Tommy est tout aussi énorme, et on headbangue volontiers au rythme des riffs de « Friend of Teena » ou de « Web of Lies ». Quelques sympathiques solos se placent ici et là, comme à la fin de « The Silent Majority », là encore dans la bonne mesure et sans attitude de pseudo-guitarhero.

Au niveau de la production, il n’y a pas grand-chose à redire non plus. Le son est clair et précis, et met très bien en valeur chacun des instruments. La batterie ne paraît pas assez mise en avant par moments, au profit des guitares et de la voix, mais sachant que ce « Delusion » n’est que le premier album de Psy:Code, il est aisé de ne pas tenir compte de ce détail.

Il convient d’énoncer encore quelques petites critiques envers la galette danoise. Si l’album montre un bon fil conducteur et une certaine homogénéité des morceaux, il peut se révéler un peu répétitif et redondant. Le combo surfe de plus sur un style de plus en plus usité en ce moment et peine un peu à se démarquer.

Malgré cela, les Psy:Code maîtrisent leur sujet et le montrent fort bien tout au long des onze titres de ce « Delusion ». On a donc affaire à un très bon premier album et une sympathique petite claque sonore. Un joli travail, de la part d’un groupe très prometteur, dont on attend désormais le deuxième album leur permettant de sortir réellement du lot.