CHRONIQUES ALBUMS

Le voici donc ce deuxième album ! Après deux années d'attente, les 'funeral doomers ' francais de Remembrance, qui ne sont plus un duo mais un trio avec l'arrivée du batteur Norman Muller , remettent le couvert. Et une fois n'est pas coutume nous en remettent plein les oreilles avec ce 'Fall, obsidian nigth' qui à l'image de sa précédente œuvre le superbe 'silencing the moment' sorti en 2008, ne va pas chercher son inspiration dans les blagues Carambar ! La tentation de l'humour potache n'a pas sa place dans ces sombres vibrations, la douleur et la souffrance restent les principaux vecteurs de cette ode qui attire indubitablement l'auditeur vers l'introspection, inévitable repli sur soi même qui ravira les plus misanthropes d'entre vous.

Saisissante la musique de Remembrance l'est à bien des égards. Tout d'abord, les univers très oniriques dans l'approche, dépeignent un monde malsain et maladif dont l'avenir reste des plus incertains, à l'image d'un Hermite dont les yeux résignés sur la déperdition de l'ère humaine ne pourrait que l'inciter au suicide, sentiment exacerbé par les vocaux grave et empreints de sévérité dont la lugubre complainte renforcée par les battements rythmiques d'un cœur trop lent, pousse le mortel à faire le premier pas vers les rives du Styx.
Remembrance n'a pas cherché à surprendre, plutôt à continuer sa route, renforcer ses fondations déjà bien enracinées pour une fois pour toute ne faire plus qu'un avec son mélancolique message. Il ne faudra donc pas s'attendre à découvrir autre chose, une autre facette moins maladive des français, qui n'ont finalement toujours pas trouvé le nirvana de l'âme dans se monde, ou tout simplement une autre beauté aussi évocatrice que l'étreinte de la mort. Certes nous pourrions voir dans cet immobilisme un manque d'inspiration, une statue en croix figée devant l'hôtel du sectarisme. Mais il n'en est rien tant les émotions, les idées sonnent vrai et questionnent le 'chercheur' d'ailleurs sur la véritable histoire de la vie ! 'the omen' 'stone mirrors' font parti de ces morceaux de bravoure qui enchantent l'esprit de sa vision abstraite mais au combien vivante de l'univers.

'fall, obsidian night' ravira les fans de la formation pas son jusqu'au boutisme. Le funeral doom est une musique spirituelle profonde, une longue prière qui exhorte la lumière a plus de compassion, et cela Remembrance l'a bien compris. Ceux-ci n'ont rien à envier aux maitres en la matière que sont les scandinaves. Le label Firebox l'a bien compris, et ne s'est pas trompé sur le potentiel énorme de nos compatriote ! Mes frères soutenons ce qui doit être soutenu...