CHRONIQUES ALBUMS

Amis de la poésie, passez votre chemin!
Les vétérans hollandais du grind-death ont décidé, pour fêter quinze années de bons et loyaux services, de nous resservir une bonne dose de tripaille. Même si le groupe a connu un nombre incalculable de changements de line-up, il reste égal à lui-même et n’est pas prêt de changer. Toujours fortement influencés par le death à l’ancienne style Carcass, Bolt thrower (notamment sur le titre « pandemic »), impetigo, et Napalm Death, nos cinq farceurs ajoutent une bonne pincée de grind-core (façon Nasum).
Même si le groupe s’est légèrement assagi, leur nouvel opus « moulding the deformed » (distribué via Season Of Mist) est dans la pure continuité de leurs précédents méfaits et ne propose absolument rien de neuf !
Tous les clichés du death-gore-grind sont représentés, et l’esthète qui sommeille en chacun de nous devrait se délecter devant autant de finesse et de douceur : pochette version boucherie, textes gerbants, « vocalises » de cochon et cris de truie…
Musicalement et techniquement le groupe sait de quoi il retourne et la méthode stakhanoviste des musiciens y est pour beaucoup (chacun possède un curriculum vitae bien chargé capable de faire pâlir n’importe quel conseillé du pole emploi). Même si le style a généralement la fâcheuse tendance à tomber dans la redondance, les Inhume parviennent à apporter de la variété tout au long de l’album (je vous rassure, on est tout de même loin de Rush ou de Dream Theater !).
La production vient gâcher un peu le plaisir. Celle-ci est plutôt fadasse et manque cruellement de relief.
Pas la peine de se triturer le cervelet et de décortiquer la musique du combo pour affirmer que « moulding the deformed » est un pur exutoire, une ode à la brutalité que les spécialistes de « gras qui tâche » vont adorer !