CHRONIQUES ALBUMS

D'habitude, ce style de metal nous vient plutôt de pays à la réputation d'être glaciales et très sombres durant les périodes hivernales. FALL OF EMPYREAN nous vient d'un endroit plutôt réputé pour sa chaleur et ses étendues désertiques, l'Arizona, aux États-Unis. Pas étonnant que ce groupe ait connu un certain succès en Europe et à travers le monde tant son doom fonctionne à merveille avec une ambiance et des influences très européennes. Ce combo n'en est en effet pas à son premier album depuis sa formation en 2000. Il semblerait pourtant que la commercialisation de ce quatrième opus, "A Life Spent Dying", n'ait sans cesse été repoussée depuis son enregistrement en 2008. Mais ceux qui l'auront attendu ne l'auront pas fait en vain car le résultat vaut vraiment le coup.

Si d'emblée, on n'est pas convaincu par l'originalité et que l'on pense à des groupes tels que leurs compatriotes de NOVEMBER'S DOOM, on sera assez vite conquis par l'efficacité des compositions. Le groupe dégage une puissance digne des meilleures formations de doom death. En effet, le style est très bien défini dans cet album. La puissance du death et de ses voix typiquement énormes s'allient justement avec les passages plus propices à une ambiance mélancolique. FALL OF EMPYREAN n'innove en rien dans son style très bien délimité mais s'applique à rendre un tout particulièrement bien senti et très réussi.

Comme je l'ai signalé plus haut, cet album a tardé à sortir. Du coup, la production en pâti quelque peu. En effet, je pense qu'il y a deux ans, on aurait été un peu moins tatillons mais malheureusement, l'ensemble paraît très légèrement dépassé. On peut aussi penser que même si le combo est reconnu, il n'en est pas non plus au stade de référence du genre. Du coup, l'investissement financier consacré à l'enregistrement est forcément moindre. Une fois ces paramètres pris en compte, nous dirons simplement que l'on comptera sur un succès de cet album pour que le label investisse d'avantage dans la production de ce groupe. Ce serait largement mérité même si le résultat est là. On ne peut qu'en souhaiter d'avantage.

L'ambiance générale du groupe se situe dans deux créneaux bien particuliers, la lourdeur avec toute sa puissance et un peu plus de douceur bien plus mélancolique. Ce sont bien là les ingrédients typiques pour une recette réussie. Passée la petite introduction instrumentale, "Bereft", on se confronte un peu plus directement à la musique du groupe. "Breath Deep the Cinders" vous amène sans détour à ce qui construit l'univers de FALL OF EMPYREAN. L'ambiance varie peu d'un morceau à l'autre. On est sur une sorte de constante qui peut s'avérer fort agréable ou au contraire répulsive pour les non aficionados. Pourtant, il faudrait que ces derniers y pensent à deux fois. Un morceau tel que "Vast But Desolate" emploie certes toutes les gimmicks du doom death mais avec une intégrité réelle. Et cette remarque est valable pour l'intégralité des morceaux. Ce groupe doit être écouté dans les conditions adéquates en oubliant ce qui a été déjà fait afin de ne pas être parasité dans son appréciation.

FALL OF EMPYREAN se trouve aux racines du doom death. C'est à double tranchant dans un sens car on peut très bien regretter son manque d'originalité. Mais en même temps, on est tenté de dire que ce qu'ils font est tout à fait honorable. Il vaut mieux parfois être moins original et réussir parfaitement ce que l'on fait. La qualité majeure de ce combo est sa belle maîtrise parfaite du genre. Il y a fort à parier que d'ici quelque temps ils fassent parler d'eux. Ce serait aussi une belle opportunité de les découvrir sur scène tant leur musique possède une dimension qui s'apprécie pleinement en live.