CHRONIQUES ALBUMS

Au royaume du "Dark Ambient", Marco Kehren est roi!
Après avoir jeté aux oubliettes ses agissements passés au sein de DEINONYCHUS, BETHLEHEM et DARK SANCTUARY, le musicien néerlandais crée un nouveau projet en 2008, répondant au doux nom de NIHIL NOVI SUB SOLE.
Et s'il revient en cette année 2010, c'est uniquement dans le but de nous faire partager cette toute première pièce musicale nommée "Jupiter Temple".

NIHIL NOVI SUB SOLE... Voilà un nom qui intrigue!
Pouvant être littéralement traduit par "Rien de nouveau sous le soleil", ces quelques mots ironiques expriment pourtant très clairement le ressenti du compositeur face au vaste sujet qu'il a entreprit d'évoquer. En effet, son concept se retrouve étroitement lié à la Guerre, ou plus exactement, à la terreur et à la désolation qu'elle engendre.
Tel un spectre impartial, "Jupiter Temple" se veut être le témoignage des traumatismes passés, et retranscrit à travers ses douze titres des sentiments forts, des événements marquants empruntés à l'Histoire.

Une musique minimaliste, fixe et martiale, entièrement portée par des ambiances faîtes de nappes et d'orchestrations à la fois pures et aériennes, lourdes et dramatiques.
Des chœurs fantomatiques et des roulements de tambours rythment cet album, à l'image d'un champ de bataille inerte. Et pour donner le coup de grâce, les seules apparitions vocales seront déclamées par les "grands responsables" ou par les "victimes" de ces tragédies.
Un climat de crainte et de désillusion s'installe et guide cet album...
Un sentiment profond de culpabilité sur "Die Angeklagten" et "Stigma", d'abandon sur "Avvenimento Traumatico", ou encore de tristesse et d'angoisse sur le titre "To Enslave and Destroy".
Et puisque la maladie emporte l'instrumentale "Walking on Mother Disease", sur "Obedience To None", un hommage est rendu à tous ceux qui se sont écartés du mouvement et qui en ont payé le prix.
Lorsque "Paralyze" sert de témoignage à la mémoire d'un rescapé, "Idolatry", lui, est hanté par la trahison et la puissance.
L'album débute par un "Nihil Novi Sub Sole" funeste et théâtral, et s'achève par une plage toute aussi envoûtante intitulée "Totgeborener Lebensmut". Avec des chœurs puissants et de magnifiques notes au piano comme dernier salut.

Si cet univers semble froid, sinistre, étranger, on se laisse pourtant facilement happer par l'environnement apocalyptique de "Jupiter Temple".
Le malaise ambiant, la lourdeur des thèmes évoqués sont retranscrits avec une telle grâce que Marco Kehren parvient à nous transporter, à nous toucher par ses seules atmosphères.
NIHIL NOVI SUB SOLE signe une première œuvre à peine musicale et pourtant bouleversante et magistrale.
Un environnement sombre et très particulier, qui rappellera celui d'ARDITI ou de PUISSANCE.
Un album qui ne plaira sûrement pas à tout le monde, mais qui démontre à l'évidence, tout le talent de son créateur... A découvrir!