CHRONIQUES ALBUMS

Derrière ce patronyme à rallonge se cache en réalité Vladimir Andreev, guitariste du combo Doom/death russe Revelations of rain (« Otkroveniya Dozhdya » dans la langue de Vladimir Poutine), dont les plus férus lecteurs de notre webzine auront sans doute déjà croisé une chronique élogieuse. L'ami Vladimir (Andreev hein, pas Poutine) s'est donc payé une petite virée solo, délaissant les brumes mortifères de Revelations of rain, pour sortir ce « Different realms »... pas si différent.

Apparemment passionné par l'expression musicale la plus sombre, Vladimir Andreev et son acolyte Sethaye au chant n'a pas voulu trop s'éloigner des contrées désolées de Revelations of rain. On the edge of the netherrealm est un autre projet doom/death à très forte connotation mélodique et mélancolique, comme seule la scène russe sait nous en procurer. Cette scène s'agrandit donc avec ce nouveau rejeton, qui n'a pas à rougir de ses ainés.
Les 47 minutes de cet album présentent une musique très solide, aux fondations connues: riffs profonds, rythmique variée entre mid-tempo et battement doom, ne rechignant pas à accélérer par moment, arrangements travaillés mais discret où le piano et les claviers subliment le travail sans le saper par trop de grandiloquence, vocaux ultra gras en sous mixage. Presque une marque de fabrique de la scène russe! Les huit compositions de « Different realms » sont très recherchées et suffisamment complexes pour garder l'attention, mais elles auraient put facilement être interchangeables avec celles d'un autre groupe s'il n'y avait pas cette patte mélodique hors norme qui fait sortir ce disque du lot. S'inspirant de la mouvance mélodique russe à l'instar de Revelations of rain, Letargy dream ou The Morningside, Vladimir prouve à chaque instant son immense talent de soliste et de compositeur, extrayant de ses cordes des leads magnifiques, emplit de tristesse et de beauté. Son jeu fluide nous berce de douces mélopées pour mieux nous faire voyager dans sa musique. L'influence des italiens de Novembre n'y est sans doute pas étrangère, certaines mélodies auraient très bien pu se retrouver sur un album des transalpins.

« Different realms » présente des atours familiers, mais pourrait bien faire chavirer les fans de doom/death par ces qualités mélodiques et son ambiance d'abandon. Décidément cette scène russe est très surprenante et nous offre régulièrement de nouveau talents. Merci solitude prod!