CHRONIQUES ALBUMS

Après une première démo en 2004, le groupe de black metal Français, NYSEIUS nous offre son premier album intitulé « Militae ». Formé en 2002, le groupe part maintenant à l'assaut du grand public, soutenue par le label, Aeternitas Tenebrarum Music Foundation. Il n'est pas facile de se faire un nom dans la scène black metal, ce milieu étant très peu ouvert à la nouveauté et encore moins au changement. L'originalité n'est pas applicable et n'est pas un critère de jugement, et c'est certainement la raison pour laquelle percer est réellement difficile.

Voyons donc voir ce que nous propose NYESIUS. Un rapide mot sur l'artwork des plus engageant. Difficile de repérer ce qui y est représenté mais cela n'a aucune sorte d'importance car ce qui fait sa beauté c'est le jeu des ombres et ces teintes de bleu. Du grand art, certains la trouveront sans doutes trop « commerciale », du fait de sa propreté et de sa réalisation précise. Elle n'en reste pas moins magnifique.


L'album débute sur un morceau d'intro assez typique, des sons sourds et des ambiances de cavernes, bref, classique quoi. La petite touche intrigante de ce morceau se trouve dans le titre: « Ibi Deficit Orbis », lorsque l'on observe avec attention le nom de l'outro: « Sibro Ticifet Ibi » on remarque tout de même quelquec hose d'intéressant n'est ce pas? (Je vous laisse chercher). Et lorsque l'on écoute plus attentivement ces deux morceaux on constate qu'effectivement, l'outro n'est autre que l'intro passé à l'envers. Facile? En tous cas cela donne lieu à de multiples interprétations et reste un concept très intéressant de commencement et de fin pouvant soulever de multiples questions et réflexions.

« Militae » débute réellement sur son titre éponyme nous plongeant directement dans toute la noirceur et la hargne de ce méfait. Une production en béton armé vient appuyer un black metal de grande qualité, puissant, majestueux, malsain et noir. Ici, pas de synthé, et pourtant tout au long de l'album des ambiances presque planantes l'accompagnent, le travail des guitares est ici très intéressant pour ce côté ambiant. Tout en conservant la puissance et la brutalité de cet instrument, NYSEIUS lui a donné un plus une dimension planaire de par ces arpèges, ses dissonances et ses mélodies, le tout accompagné d'une fine réverb largement suffisante. Tout est calculé et la sauce prend très rapidement. La batterie martèle et alterne entre blasts et mid tempo, le tout porté par un chant omniprésent qui prend une place imposante. Contrairement à beaucoup de formations du genre, le chant est ici bien mis en avant et l'écho de sa voix rajoute encore une dimension planaire à l'ensemble.

NYSEIUS frappe fort, très fort et ce premier album « Militae » vous fera voyager à travers leur univers sombre et froid, quelques passages acoustiques viennent agrémenter le tout d'une touche envoutante. Bref, si au final cet album ne brille pas par son originalité, il n'en est pas moins un excellent album. Et comme je l'expliquait au début de cette chronique, le black metal se passe très bien de l'originalité, NYSEIUS respecte les traditions, tout en rajoutant ce petit côté planant qu'un DARKSPACE n'aurait pas refusé par moment. Le black français a trouvé là un nouveau seigneur de guerre.