BURZUM Belus [ 2010 ] |
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CD Durée : 52.16 Style : Black metal |
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ORIGINALITE |
TECHNIQUE |
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Chronique : 12 avril 2010 , réalisée par Oceancloud | ||||
Aaahhh...Varg Vikernes et Burzum, on pourrait en parler des heures. Ces deux noms suffisent à déchainer les passions et mettre littéralement feu au moindre forum traitant de metal sur le net. Guerre ouverte entre les pro-Varg qui lui érigeraient des statues et les anti qui le verraient bien retourner dans sa prison, Varg Vikernes ne laisse pas indifférent. Éludant même parfois la question musicale. Car après tout, on peut disserter autant que l'on souhaite sur ses idéologies, ses changements d'opinions voir même sur son talent, il n'en reste pas moins un des personnages les plus influents de la scène black metal des 90's et certains des ses albums ont gagné leur place aux panthéon du metal extrême. Qu'en sera t-il de ce nouveau venu, « Belus », contant la vie du dieu Belenos? Burzum allait il revenir d'entre les morts et se tournerait il de nouveau vers le metal noir, après deux disques ambiants foireux, telles étaient les questions qui tiraillaient les fans depuis plus de 11 ans. La réponse est aujourd'hui « Belus », septième album de la célèbre entité monocéphale norvégienne. Et pour couronner le tout, Vikernes est revenu à ses premières amours, vers le black metal qu'il a grandement contribué à faire sortir de l'ombre. Enfin pas tout à fait, « Belus » ne reprend pas exactement là où « Filosofem » s'était arrêté, mais pourrait plus justement être placé entre les deux premières périodes de Burzum, entre le black basique et furieux des débuts et la suite plus atmosphérique de « Hvis Lyset tar oss » et « Filosofem ». Passée la mystérieuse intro, les deux premiers titres nous plongent directement dans l'ambiance de ce « Belus », en regagnant les brouillards froids et épiques des deux albums précités. Vikernes n'a pas perdu sa faculté à tirer des riffs hypnotiques et prenants malgré le caractère extrêmement répétitif et épuré des compositions. Les rythmiques ont elles aussi conservé leur aspect sec et basique, tout en lenteur et pesanteur. Par rapport à « Hvis... » et « Filosofem », seuls les claviers ont disparus, mais Vikernes les a habilement remplacé en accentuant la facette mélodique de ses riffs. Le troisième titre, « Kaimadalthas' nedstigning » redonne place aux blasts et voit le retour du chant clair, répétant de façon incantatoire inlassablement la même phrase. Déroutant au début, mais finalement très bien intégré aux breaks de ce titre. L'album se poursuit avec deux morceaux en forme de retour aux sources dans l'esprit des premières prods de Burzum, rapides, minimalistes, extrêmes. « Sverddans » (qui n'est pas sans rappeler « War ») et « Keliohesten » renouent avec l'esprit bestial et ténébreux black/thrash de « Burzum » et « Det som engang var ». Puis les choses s'apaisent avec « Morgenrode » qui revient sur un fil plus atmosphérique avant de se terminer sur un motif presque ambiant, ultra répétitif et martial. Mais ceci ne sert que d'amuse-gueule pour le dernier titre, 100% ambiant où Varg s'amuse à faire tourner encore et encore les mêmes accords pendant près de 10 minutes. Pas désagréable sur les sonorités, ce morceaux s'avère beaucoup trop long et linéaire malgré la très lente évolution de son riff. Petite faute de goût qui plombe malheureusement le final du disque. Ce nouveau Burzum n'est pas foncièrement innovant, loin de là, mais démontre d'une certaine volonté d'évoluer de Varg. Déjà, sa voix a changé (et oui, après 15 ans sous les verrous, l'ado haineux a mué en quadragénaire barbu) devenant plus râpeuse et rauque, parfois presque gutturale. Les ultras fans devront s'y faire. Autre changement notable, le son. Burzum ne dispose toujours pas d'une production très moderne ni très puissante, mais l'époque de l'enregistrement au dictaphone semble révolu et « Belus » jouit d'une production froide et claquante mais suffisamment claire pour distinguer tous les instruments, en particulier la basse, mixée très en avant et offrant toute sa rondeur aux compos. Autre point: fini les claviers. Vikernes a toujours été plus doué avec une guitare qu'avec un clavier (il le dit lui même) et a donc décidé de les mettre carrément de coté. Bon choix, permettant au norvégien de travailler ses mélodies, faisant de « Belus » le plus mélodique et mélancolique des Burzum. Au final, Burzum reste Burzum: minimaliste, entêtant, noir, tout en découvrant un visage différent, plus mélodique, plus réfléchi, plus mature peut être. Ceux qui attendaient le retour du Burzum des années 90 ne verront certainement pas ce « Belus » d'un bon oeil, mais ils faudrait qu'ils comprennent que l'époque de l'Inner circle et du black émergeant est révolue. Ses acteurs ont grandi, les temps ont changé et cette aura particulière qui entourait les disques de Burzum ne sera plus. « Belus » pourrait se définir comme une sorte de synthèse de la discographie de Burzum, piochant dans toutes les périodes du groupe. On aurait pût craindre un disque patchwork mais toutes les compos se succèdent à merveille et l'ambiance dégagée par cet album est très homogène à mon goût. Varg Vikernes ne signe sans doute pas le retour grandiose que ses fans espéraient, mais redonne un excellent second souffle à sa bête. « Belus » n'a pas encore fini de tourner chez moi et rate le 9 sur 10 de peu, à cause d'une fin un poil trop lancinante. |
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