SALEM playing god and other short stories [ 2010 ] |
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CD Durée : 46.44 Style : Death/Doom Metal |
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Chronique : 10 avril 2010 , réalisée par Bodomania | ||||
"Playing god and other short stories", voici donc le titre ambitieux du dernier album de SALEM. Sorti ce mois-ci chez Pulverised Records, ce dernier se trouve être le septième d'une discographie aussi variée que déroutante. Si le groupe est considéré comme précurseur du Doom/Death Metal israélien depuis près de 25 ans, il reste pourtant encore affilié au milieu underground... Serait-ce dû à ces changements incessants de label? Ou bien à cette autre instabilité, musicale cette fois, qui, au cours de leurs précédentes réalisations, les auront amené à se pencher sur différents styles tels que le Black, le Death, le Thrash, le Doom, le tout avec une empreinte orientale? Une chose est sûre, la surprise est au rendez-vous à la sortie d'un album de SALEM, et ce n'est pas ce dernier opus qui viendra déroger à la règle. En sachant qu'il fût enregistré au "Harold Studios" au sein de leur contrée israélienne, et masterisé au "Sterling Sound" à New York, cette sortie débute par un dépaysement total, qui ne sera pas le seul d'ailleurs... A l'écoute de "Playing god and other short stories", leur univers si particulier ne laisse pas indifférent, que ce soit dans le bon ou dans le mauvais sens. Ce concept album distingué en trois parties, évoque par ses textes le rôle divin construit et joué par certains personnages, les politiciens et les super-héros en tête de file. Et ne voulant pas s'arrêter à cela, le visuel de l'album nous entraîne vers la symbolique religieuse la plus populaire et la plus utilisée par les Ghanéens, le "Gye Nyame", représentant la suprématie de Dieu. Mais venons en à l'essentiel, c'est à dire la musique! Ici, il est bien question de Death Metal, et le premier titre "Drums of the dead part I", ouvre avec perfection le premier chapitre de cette trilogie. Avec des riffs inspirés, les saccades énergiques de Nir Nakav, usant la double pédale à une allure quasi-inhumaine et le growl profond de Ze'ev Tananboim forment un rendu très puissant. Une agressivité entrecoupée par une envoûtante conteuse d'histoires, qui nous guidera tout au long de cet album, au même titre que ces rythmiques et ces ambiances orientales. Reste maintenant à savoir si la suite est d'aussi bonne qualité! Et bien, je dirais que le résultat est assez inégal... La première partie compte trois autres titres, "Drums of the dead part II", celui-ci plus lourd et sombre, est également accrocheur. Un genre Doom/Death Metal ponctué par des percussions tribales et des riffs incisifs, dans lequel navigue ce même chant féminin. "The privileged Dead" arrive à son tour et n'apporte rien de plus que cette vague impression de tourner en rond, ceci, malgré d'assez bonnes idées et une maîtrise parfaite des instruments. Quant à la reprise du titre de Bob Marley: "Exodus", en dehors d'une variation au chant (assez rare pour qu'on la relève), son rythme syncopé et son approche plus agressive, on se demande tout de même quel en est l'intérêt! Et cette question restera sans réponse sur la seconde partie débutant par "Downfall of Paris part I", tout en roulements de tambour militaire, deux minutes durant. Bon, après tout, pourquoi pas? Mais la suite n'est pas plus captivante. Si les riffs sont toujours aussi agressifs et l'ambiance travaillée avec soin, seule l'apparition du clavier apporte un peu d'originalité sur "Downfall of Paris part II". Le second chapitre se clôt et une bonne surprise nous attend, grâce à "The mark of the beast part I". L'arrivée du chant de Tomas Lindberg allié à une rythmique entraînante et variée, à des riffs incisifs et une atmosphère sombre et légère, emmenée par la douceur du chant féminin, donnent une grande bouffée d'oxygène. Un peu de délicatesse ensuite avec "Lullaby", qui porte bien son nom d'ailleurs, au milieu des gazouillis d'oiseaux, quelques notes subtiles résonnent et nous emmènent vers "The mark of the beast part II". Marquant ainsi la seconde et dernière apparition du chanteur d' At The Gates. Un titre assez bon dans l'ensemble, mais beaucoup plus linéaire. On notera pourtant cette courte et efficace partie de synthé, un chant rageur rythmé par des changements de tempo et d'ambiance bien choisis, mais cette suite est un peu en dessous, et l'ennui s'installe vite à l'écoute de "The mark of the beast part III". Après une plage sonore de très bon goût (hum...) nommé "I hate pigs!", qui nous fait assister à l'exécution d'un cochon et se termine par le chant des petits oiseaux. Bref, passons... Nous arrivons donc au dernier titre, dans un style Doom et progressif, intitulé: "Playing god". Emprunt de mélodies orientales et d'un appel à la prière repris par des chœurs masculins, ce morceau contient aussi des passages ultra brutaux d'une rapidité déconcertante, ponctués par des moments d'accalmie, pendants lesquels le chant féminin surgit une dernière fois. Que peut-on alors retenir de cet album? Une technique maîtrisée, une bonne production, des titres ingénieux et d'autres, parfaitement inutiles. Par son originalité et sa puissance, "Playing god and other short stories" aurait très bien pu sortir du lot et nous réjouir, seulement, l'interrogation et la lassitude prennent le pas sur le reste. SALEM crée à nouveau la surprise, et si ce septième opus laisse un sentiment d'inachevé, certains y trouveront quand même leur compte... |
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