CHRONIQUES ALBUMS

UNTER NULL a vu le jour à Seattle au Etats-Unis, la patrie du grunge et ce qui pour le coup n'a pas eu une influence majeure sur le combo emmené par Erica DUNHAM. C'est plutôt l'apprentissage du piano, de la guitare et du violoncelle qui mettront à la musique la tête pensante de ce combo. Le premier album du groupe voit le jour en 2003 et l'on peut considérer cette musique comme un mélange de mélodies agrémentées de sons electro proches de la noise. "Moving On" est le troisième album du combo si l'on met de côté les E.P.

Bien souvent, face à un album d'electro, j'aurais tendance à me retrouver comme une poule qui aurait trouvé un couteau. Ce style m'est personnellement peu familier et souvent hermétique. Pourtant, il semblerait que ce soit une erreur préjudiciable que sous prétexte que l'on a tendance à préférer un style particulier l'on devienne soi même hermétique à tout ce qui se fait autours. Cela aurait été surtout une erreur de ma part de ne pas jeter une oreille sur ce disque. Une erreur, car au final, on ne peut que l'adopter. Cet univers est loin des ambiances habituelles du metal et pourtant. On sent que le discours, les textes et l'énergie dégagée par le chant, la musique, l'ambiance générale des titres partent du même principe d'expression. "Broken Heart Cliché" dégage une énergie pour le moins puissante. La voix est d'ailleurs intéressante car au lieu de se cantonner dans un style agressif, des passages clairs viennent se poser en contraste apportant une ambiance beaucoup plus mélodieuse. C'est d'ailleurs un principe que l'on retrouve tout au long de l'album qui casse l'image asexuée de la voix. Car en effet, avec de la distorsion et des effets sur le chant, difficile de se rendre compte de ce détail. Le chant clair vient apporter un peu de lumière mais surtout une nouvelle dimension à l'ensemble.

"Godless", "Tear down the Fall", "Third Party", "The Mercy Seat" sont autant de titres qui contrastent relativement avec d'autres morceaux tels que "I Can't Be The One", "Visceral of My Being", "Obligatory Club Hit to Appease". Si les premiers sont dans des ambiances relativement soft, les autres sont beaucoup plus agressifs ou rapides. Mais qu'il s'agisse d'une tendance ou d'une autre, on est très vite emporté par ce flot musical. UNTER NULL fait vraiment parti de ce style de groupe qu'il est difficile de couper lorsque l'on a commencer à jeter une oreille assidue sur leur musique.

Pour ceux qui en redemanderont, on trouve en fin d'album une petite série de titres remixés, "I Can't Be the One (De tot Cor mix)" aux accents très dance, pas forcément incontournable; "Godless (Hard Dance Remix by S)" qui prend des tournures hard tech; et enfin "I Can't Be the One (Torment Mix by EX.ES)" assez différent de l'original mais là encore assez dispensable à cause de son son côté un peu trop "déjà entendu."

Encore une fois, c'est très souvent une idée judicieuse de se pencher sur ce qui se passe dans d'autres courants musicaux. Il est évident que le metal tient une place importante dans la musique malgré ce que l'on voudrait nous faire croire. Il est donc assez bien vu de se permettre quelques escapades musicales et jeter une oreille sur UNTER NULL pourrait s'avérer être une très bonne idée. En tout cas, les concerts du groupe semblent être pour le moins assez visuels donc si le groupe passe dans le coin, autant aller y faire un tour.