ECLECTIKA Dazzling Dawn [ 2010 ] |
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CD Durée : 48.00 Style : Black/Death/Symphonique |
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Chronique : 29 mars 2010 , réalisée par Matai | ||||
On pourrait croire à première vue qu’Eclectika, originaire de Dijon, est un groupe d’indus/electro j’en passe et des meilleurs. Par la pochette, cosmique à souhait, d’une paisible couleur orange, par le nom de l’album aussi, « Dazzling Dawn » (signifiant « l’aube éclatante »), par le titre introducteur et instrumental « The End », spatial et symphonique… Râté…Eclectika officie pourtant dans un black/death/symphonique. Mais je rajouterais aussi ambiant, à l’instar de groupes tels que Darkspace ou Macabria. Synthés planant en fond, guitares lentes et torturées… Ce deuxième album s’annonce comme un pas en avant dans la carrière du groupe. Plus recherché que le précédent opus « The Last Blue Bird » sorti en 2007, plus complet, mais aussi plus riche en atmosphères, « Dazzling Dawn » est comme une virée vers un monde mélancolique, sombre et déchiré… Cet opus ne possède pas vraiment de début ni de fin. On ne suit pas vraiment une évolution au sein même de l’album, il n’y a pas de commencement, mais juste une finalité. En effet, dès les premières notes de « The End », on tombe dans les terribles enfers d’un univers terrifiant. Symphonique et épique, reposant, éclatant de mélodies illuminatrices, rempli d’émotion, ce titre instrumental est si positif dans la composition qu’il en devient un paradoxe, surtout quand arrive le titre éponyme, « Dazzling Dawn ». Les guitares sont lourdes et lentes, pas assez homogénéisées dû à une production pas mauvaise mais disons faible, les voix black sont d’une tristesse et d’un déchirement sans égal, le chant lyrique d’Alexandra intervenant assez rarement mais tentant d’éclaircir et de donner un peu de vie à cette ambiance morbide… Si l’électronique et le piano font corps sur « There Is No Daylight in the Darkest Paradise », si les sons de synthés sont ultra clairs, si la mélodie glauque et pourtant si éclatante semble nous faire sortir du gouffre le temps de deux minutes, l’arrivée des guitares et le chant torturé sont comme un poids s’abattant de nouveau sur nous. La chanteuse Alexandra intervient aux refrains ; sa voix n’est peut-être pas très juste mais est assez planante pour se marier avec précision avec le reste des instruments, d’autant plus que c’est un brillant solo de guitare qui la remplace vers la fin du titre, alors que le rythme s’accélère… « Experience 835 » est une véritable torture pour les oreilles…horrible mais paradoxalement prenant et enivrant. Ce titre est infernal mais totalement jouissif…Ce titre est flippant mais on n’hésite pas un seul moment à continuer notre voyage dans l’enfer dépeint par le groupe. Il faut le dire, Eclectika semble beaucoup plus à l’aise dans l’ambiant. « Experience 835 », c’est un ensemble de bruits tous plus malsains les uns que les autres…un fond sonore, des sirènes, des sons de machines (une scie électrique ou une fraise de dentiste…), des murmures, puis des cris déchirés et torturés, des femmes, des hommes…une peur viscérale découle de ce titre si pénible à écouter…les coups de batterie fonctionnent comme un cœur battant, luttant pour sa survie à mesure que les hurlements sont plus intenses et que le son de synthé en fond s’amplifie…nos poils se hérissent du début à la fin, une boule au ventre se forme, notre imagination est en marche, des images nous traversent l’esprit, nous faisons corps avec le titre, comme si nous étions avec ces gens, spectateurs d’une terrible agonie… Et puis arrive de suite « The Next Blue Exoplanet », complètement opposé à l’expérience que nous venons de vivre…comme l’apparition de l’espoir au milieu de ce désespoir, un retour à lumière, une impression de revivre, par l’arrivée en masse de claviers, de sons électroniques, et de cette symphonie si magnifique… Alors que « Stockholm Syndrome » fait peur par cette montée de tension appréhendé par un son amplifié secondes après secondes, ces guitares écrasantes, tels un rouleau compresseur, ces vocaux déchirés, cette ambiance sombre, cette batterie martelée, « 11 Corps Décharnés », titre ambiant et instrumental, est une fin de dix minutes au fond du gouffre….les sons sont incertains et malsains, les cris de tortures résonnent dans nos têtes…les supplications nous hantent…un bruit d’acier, un cri et nous devinons ce qui vient d’arriver…bien pire que les images en elles-mêmes, les bruits ont recours à notre imagination, et ça fait mouche…et puis bizarrement, la deuxième partie de ce titre est reposante…un amas de synthés, une ligne de basse, un voyage dans le cosmos…la fin de l’enfer ? Le début d’une nouvelle vie ? La mort ?... Cet album est prenant, bien que simpliste, amateur et assez expérimental sur les bords. Il est d’ailleurs étonnant d’entendre que la production n’est en fait pas terrible sur les parties black, les parties ambiant étant mieux produites et mieux réussies, à croire qu’Eclectika est plus doué dans ce domaine… En tout cas, il est clair qu’il ne faut absolument pas écouter cet album si vous êtes tristes ou dépressifs… « Dazzling Dawn » serait comme l’arme prête à vous achever…par contre, tout métalleux adepte d’atmosphères variées mais surtout planantes, torturées et mélancoliques trouveront dans cet album, une étendue infinie de plaisirs incomparables, un océan de noirceur associé à une pluie d’étoiles…à défaut de technique dans les compositions, l’émotion prend le dessus…martial. |
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