CHRONIQUES ALBUMS

Dans la petite galaxie du post/hardcore, une nouvelle petite étoile scintille et nous interpelle avec sa musique venue d’ailleurs, de Paris exactement et se nomme THE PRESTIGE.
Le quatuor qui s’appelait au départ DRAFTDOWN (2007) crée la surprise avec un premier EP 4 titres complètement barré ayant pour titre « A Series Of Catastrophes And Consequences », tout un programme !

Alors, même si EVERY TIME I DIE et même dans une moindre mesure CULT OF LUNA viennent perturber notre cerveau lors de l’écoute, il faut reconnaitre que ce premier EP des parisiens nous en bouche un coin dans sa démarche post/hardcore/punk/rock détraquée mais oh combien subtile et prenante. Les musiciens ont tout compris au film dans le genre et se posent déjà en valeur sûre dès le premier enregistrement, il faut le faire.
Il y a l’urgence du punk, le fond de commerce du rock, les guitares lourdes, parfois teintées au Doom. Les power-chords sont tranchants et inquiétants. C’est bourré de distorsions, polyrythmies et déviations inventives et techniques.
Le chant est écorché, arraché, hurlé, « jusqu’au boutiste » à l’extrème, même en parties plaintives. Ce chant est parfois accompagné de chorus juvéniles (mais qui va manger le petit chaperon rouge à la fin du film ?). Le travail de basse batterie est sans appel et les guitares maintiennent souvent une certaine froideur limite émo-core surgelé nageant au travers des contretemps.
On ressort tout essoufflé de la chambre d’écoute, même si une partie acoustique au bout du corridor de l’angoisse, lancinante et désespérée termine l’enregistrement de ces 16 minutes qui vous paraissent des siècles car vous êtes partis sans vous en rendre compte dans les atmosphères dérangeantes mais jouissives créées par THE PRESTIGE.

Retenez bien ce nom, car vous risquez d’être vraiment « accros » à cette aventure musicale délivrée pour l’instant à petite dose dans cet EP, mais qui risque bientôt de revenir à la charge sous la forme d’ un album entier que l’on attend avec impatience évidemment.