CHRONIQUES ALBUMS

ANTARES PREDATOR n'est pas pour ainsi dire, né de la dernière pluie. Même si ce premier album ne sort que maintenant, les origines du groupe remontent à 1994. Øyvind WINTHER, alors guitariste de KEEP OF KALESSIN décide de monter un projet solo qui répond au nom de WOLF327. En 1999, le projet prend le nom de ANTARES PREDATOR. Après une tentative d'enregistrement infructueuse en 2003, le groupe se disloque et seuls restent à bord MIKAL (basse) et WINTHER (guitare). Le projet reste entre parenthèses jusqu'en 2008. Le groupe trouve un chanteur et un batteur et enregistre un premier E.P, "Banquet of Ashes". Suite à l'enregistrement de ce mini CD, le groupe se trouve un nouveau batteur en la personne de Jan BEKWITZ et un nouveau chanteur, Steffan SCHULZE. Le premier album fini donc par être enregistré et trouve sa place dans les bacs en ce début d'année 2010.

Même si les origines du groupe commencent quelque peu à dater, ANTARES PREDATOR sonne plutôt moderne. On sent tout de suite qu'il ne s'agit pas de recycler de vieilles compositions mais bien d'écrire et de proposer quelque chose de neuf. Bien entendu, l'originalité dans ce style est maintenant difficile à mettre en avant. Cependant, il reste toujours la qualité comme argument. Et bien on peut dire que ANTARES PREDATOR fait preuve de qualité au niveau des compositions, des arrangements et de la production. Les morceaux sont très riches en riffs. On trouve énormément de changements. Les parties s'enchainent inlassablement avec une très bonne maîtrise technique. Sur ce point là, les compositions rappellent la démarche de formations telles que VITALS REMAINS sur ses débuts. C'est un peu moins brutal et moins technique chez ANTARES PREDATOR mais on sent cette affiliation commune, en particulier sur des titres tels que "As Dragons Roam The Sky" qui peut faire penser à certains titres de l'album "Forever Underground" des américains de VITAL REMAINS.

"As Dragons Roam The Sky" est le titre qui a le plus retenu mon attention car il s'agit d'un mélange assez subtil de black et de death. On retrouve de bonnes mélodies alliées à des parties plus lourdes. Quelques arrangements au clavier viennent compléter ces mêmes mélodies. Mais d'autres morceaux ont eux aussi leur intérêt. "Sacarament" arrive avec toute sa lourdeur après une série de morceaux rapides. Ce titre relativement court permet une bonne transition avant de revenir à beaucoup plus d'agressivité et de vélocité sur "Mark 13". On retrouve dans ce morceau tout ce qui fait l'intensité d'un bon titre de black death metal. Avant de conclure son album, ANTARES PREDATOR propose une autre piste qui allie à la fois puissance et efficacité, "Twilight of The Apocalypse." Il s'agit du titre le plus long de l'album avec ses 7 minutes. Le groupe en a profité pour pousser ses capacités de composition au plus haut point en y ajoutant une progression de riffs. On y trouve des parties lourdes, du mid tempo et quelques parties rapides. Ce morceau est très complet. Les arrangements de clavier sont encore une fois de mise, ce qui apporte une nouvelle fois une dimension supplémentaire non négligeable. L'album vient enfin se conclure sur "Death", un autre titre à l'ambiance très lourde, à la limite du stoner mais avec un son et des arrangements death metal. Il s'agit surtout et avant tout de conclure l'album par une piste instrumentale, à l'instar de l'introduction "Downfall."

Certes ANTARES PREDATOR n'est certainement pas la révélation de l'année. Son originalité reste encore à démontrer. Cependant, ce groupe a véritablement quelque chose à apporter. Il est tout de même assez rare de trouver des premiers albums qui présentent autant de qualités en terme de production et de composition. De plus, il est certain que l'énergie du combo séduira les fans de death comme certains des fans de black qui ne se contentent pas uniquement du son true Black. A découvrir de toute urgence !