CHRONIQUES ALBUMS

Il était une fois, dans les sombres terres du Mordor, une plaine, vaste et noire dont le nom n’inspire que mort, blasphème et débauche. Ces plaines, appelées GORGOROTH, étaient gouvernées par trois seigneurs à l’âme aussi sombre que cruelle, répondants respectivement où doux noms de Ghaal, Infernus et King Ov Hell. Pendant près de dix ans, ces seigneurs de la négation répandirent la terreur et la peste dans les rangs des chrétiens, partout, le nom de GORGOROTH inspiraient mort et souffrance. Puis un jour, sans que nul ne sache vraiment pourquoi, ils se divisèrent, s’engagea une bataille sans merci qui firent trembler les plus sombres et les plus diaboliques des seigneurs du Mordor. Lord Infernus fut finalement le seul maître légitime des plaines du GORGOROTH, il fit appel à la fourberie pour atteindre la victoire car il usa de techniques que les forces du bien ne renieraient pas comme la justice par exemple. Après leur défaite, King Ov Hell et Ghaal se retirèrent dans des terres inhabitées qu’ils baptisèrent GOD SEED. Ils n’y firent cependant que très peu d’apparitions car le seigneur Ghaal décida de quitter son poste et de se retirer. King Ov hell, quand à lui, ne renonça pas pour autant ! Il convoqua dans son sombre donjon les seigneurs les plus puissants des environs pour monter sa propre armée. Shagrath du volcan DIMMU BORGIR, Ice Dale des terres gelées d’ENSLAVED, Teloch, l’un de ses anciens collaborateurs du GORGOROTH, et Frost, gardien du SATYRICON et responsable de la grande peste de 1349 répondirent à l'appel. Ainsi entouré l'armée OV HELL commence sa nouvelle lutte sans merci en lançant une première offensive nommé « The Underworld Regime ».

Le cadre est posé, l'histoire peut donc prendre un nouveau tournant, va t'elle se montrer clément avec ce nouveau projet? Un tel « All Star Band » pourrait aussi bien faire rêver les plus curieux d'entre vous que faire jaser les plus puristes.

A première vue, OV HELL fera en effet fuir les puristes, séances photos couleurs, très propre et très retouchés. Shagrath aime toujours autant les costumes extravagants, cuir et clous sont de sortie. L'artwork n'est pas non plus pour ravir les plus sceptiques. Shagrath et King devant un crucifix inversé qui brûle sur fond de corridor de monastère. Ni agréable à voir, ni original, les couleurs générales de la pochette ainsi que les thèmes et les décors ne sont pas sans rappeler la formation principale de notre chers Shagrath: DIMMU BORGIR.
De quoi faire fuir les puristes oui...

Musicalement OV HELL nous offre un black métal moderne et hybride, la trace, de plus en plus lointaine de GORGOROTH plane sur ces titres don la plupart ont été composés pour GOD SEED avant que Ghaal n'annonce son départ de la scène black metal. Si le choix de Shagrath aux vocaux peut s'avérer étrange pour reprendre le flambeau, on s'y fait très rapidement et son timbre s'ajoute parfaitement à l'ensemble. Seul bémol, ses fameux effets de compression qu'il ne peut s'empêcher de placer par ci par là. Que ce soit dans DIMMU BORGIR où ici cela agace toujours autant et dé-crédibilise l'ensemble. Les riffs ne brillent pas par leur originalité et comporte leur lot de dissonances et d'arpèges saturés bien placés, soutenus par un Frost bien en place derrière ses fûts qui alterne blasts, mid-tempo et double pédale.

La réunion de toutes ces « stars » du black metal ne pose plus la question de la technique. Par contre, une formation de ce type soulève d'autres questions, notamment en ce qui concerne la production de l'album. Cette dernière est vraiment limite, à la limite du trop propre, certains arpèges auraient mérités plus de saturations et certains riffs manquent de profondeur et de puissance.

Au final, comment se porte cette nouvelle armée anti cléricale? OV HELL dispose d'un line up des plus respectable mais qui porte du coup un peu trop à la commercialisation, plus qu'au véritable désir de composer. Les morceaux sont de qualités et présentent un black metal moderne tout à fait respectable, mais pas assez original pour une formation de ce niveau. Aucun risque n'est pris, à part peut être les rares passages en voix claire de Shagrath.
Le manque d'inspiration se ressent également dans le grand nombres de bruitages, d'intros et d'interlude toutes plus clichés les unes que les autres (pleurs de bébé, cris de femme, feu qui crépite etc etc...).
Amateurs de black metal malsain et haineux passez votre chemin, les terres d'OV HELL ne sont pas faites pour vous, grimpez plus au nord si vous voulez répandre la terreur, la vraie. King Ov Hell et son ami Shagrath nous offrent la première galette d'un projet qui s'avèrent plus commercial et intéressé qu'autre chose, attendons la suite afin de pouvoir se prononcer de manière plus précise.