CHRONIQUES ALBUMS

Amateurs de Black et de Death, fans de Dissection dernière période, approchez-vous donc, car l’on tient ici un album qui ne pourra que vous séduire. Formé en 2007 à Paris, Faithless Messiah nous propose aujourd’hui son tout premier album, intitulé très sobrement « Ghosts ». On part d’un très bon pied en voyant les influences revendiquées par le combo, puisqu’il cite Arch Enemy, Gojira, In Flames, Meshuggah et bien sûr Dissection, rien que ça. Je m’attends à une bonne surprise en introduisant la galette dans le lecteur, d’autant que l’artwork est soigné et plutôt chouette (ce qui n’est pas toujours évident pour une auto-production).

Mais entrons dans le vif du sujet. L’écoute commence par une sympathique intro instrumentale très « death mélo », menée par la guitare. Le son est assez bon, imparfait, mais il offre un petit charme supplémentaire indéniable. L’accent est mis sur la guitare et le chant, pas de batterie surpuissante ou de gros blast sur « Within », mais un morceau assez lent, surmonté d’un solo sympathique et bien placé. La voix du leader, guitariste et compositeur Stan Aron est qualifiable de « Black / Death », bien rauque comme on les aime. « Ghosts », l’éponyme de l’album est plus rapide, avec une batterie beaucoup plus présente. Guitares stridentes, riffs ultra efficaces, long solo, c’est pour ma part sans conteste l’un des meilleurs titres de l’album. On retrouve toute l’influence de Dissection avec l’interlude « Let It Burn » (qui me rappelle un peu le calme avant la tempête de « Chaosophia » sur « Reinkaos »), suivi de l’énorme « Abimonation ». Là encore, même recette toujours aussi efficiente, bons gros riffs, nombreux changements de rythme et solo bien long. Faithless Messiah termine le travail avec « In A Hearbeat » et ses riffs à vous rester en tête toute la journée. Ultra efficace, on adhère totalement. Après un long silence, la « piste cachée » apparaît (pas si cachée que ça puisque c’est une mode répandue). C’est une simple instrumentale à la guitare, douce et calme, et donc très agréable pour terminer l’écoute addictive de ce « Ghosts ».

Un album auto-produit avec « rien de bien prétentieux », dixit le groupe sur la feuille promo accompagnant le CD. Pourtant, il y a de quoi l’être, que ce soit pour la technique, le son ou la solidité et la maturité des compositions. On ressent une forte personnalité derrière chacun des titres et une vraie patte de compositeur, d’autant plus nette lorsque l’on se penche sur les paroles, car oui, Faithless Messiah a un message à passer, en l’occurrence la destruction de l’individu par la société et la peur de disparaître sans laisser de trace, comme un fantôme. Pas forcément le plus original, mais cela fait plaisir de voir un groupe qui a (enfin ?) quelque chose à dire. Voilà un album et un groupe qui méritent largement le détour, allez donc faire un tour sur leur myspace, il serait bien dommage de passer à côté de ce « Ghosts ».
Un coup de cœur, haut la main.