CHRONIQUES ALBUMS

Joyeux anniversaire Uriah heep! Et 40 ans au service du rock, ça force le respect. Pourtant, beaucoup d'entre vous n'ont peut être jamais entendu parler de ce groupe culte parmi les cultes, qui aurait sans doute pût être plus gros que Deep Purple s'il n'était pas arrivé juste un tout petit peu après. Les médias les ayant affublé de l'étiquette de « sous Deep purple », Uriah heep à toujours souffert d'un wagon de retard, malgré quelques albums d'anthologie. Les nombreux changements de line up auront fini de ternir la légende dans les années 70-80. Qu'à cela ne tienne, Mick Box et sa bande continue à faire parler la poudre depuis 40 décennies avec autant de pêche qu'à leurs 20 ans, qui dit mieux?

Et pour fêter cet anniversaire hors du commun, quoi de mieux que de ré enregistrer quelques vieux classiques avec le nouveau line up (déjà en place depuis près de 10 ans...)? Chouette initiative de la part du groupe de faire découvrir à ses fans les vieux classiques (chantés à l'origine par David Byron) remis au goût du jour avec Bernie Shaw. Oui, sauf que le Heep a déjà fait le coup de la compile de vieilleries ré interprétées en 2001 avec The official anthology... avec 8 morceaux communs entre les deux disques! Ca sent pas un peu l'arnaque ça, 8 titres ultra connus enregistrés dans une troisième version quasi identique? Ils ont au moins eu la délicatesse de placer deux inédits pour faire bonne figure. Et après tout « Only human » et « Corridors of madness » sont relativement bonnes il faut l'avouer, très mélodiques et aux refrains entêtants. Avec en sus un Bernie Shaw au meilleur de sa forme... sur tout le disque d'ailleurs.
Alors oui, les nouvelles versions sont bonnes, maitrisées et réussies, mais elles ne posséderont malgré tout jamais le charme des originales! « The wizard », « Easy livin ' » et j'en passe sont de véritables monuments et cassent tout sur leur passage depuis leur origine, mais David Byron et Ken Hensley en étaient l'essence et les 70's sont parties comme eux depuis longtemps. Jamais Uriah Heep ne pourra retrouver cette fraicheur et cette flamme sacrée. Enfin bref, nous voilà avec 12 nouvelles versions studio qui a défaut d'apporter quoique ce soit, se révèlent toujours aussi efficaces et accrocheuses. Mais cela justifie t-'il un achat? Pour un néophyte passe encore, mais y a t-il encore grand monde qui s'intéresse à Uriah heep à part les fans de longue date? Je me permet d'en douter et de plaindre leur bourse. La mienne n'aura pas à en souffrir, c'est déjà une certitude.

On pourrait disserter longuement sur la pertinence et la sincérité de la démarche mais ce ne serait que perte de temps. Mon verdict sera: chacun voit midi à sa porte. Si les die hard veulent se faire "entuber" avec une troisième version studio de « Easy livin » ou « Look at yourself », qu'ils le fasse. Que les anciens fans qui veulent découvrir ce que donne David Byron au chant foncent, ça vaut quand même le coup. Que les newbies se tournent plutôt vers des albums comme « The magician's birthay » ou « Demons and wizards », la vraie flamme est là.