CHRONIQUES ALBUMS

Pour tous ceux qui aiment être « collés au plafond » par du brutal death technique très élaboré, le quintettes Hollandais VERMIN a sorti fin 2009 son nouvel album « Define : Divine ». Dix titres « in your face » avec des compositions mûrement élaborées au menu. Pour tous ceux qui ne connaissent pas ce groupe, nous allons vous donner quelques repères. Formation en 2002, puis deux petites démos (2002-2003), un premier album « A Nihilistic Swarm » voit le jour aussi en 2006 chez Deity Down Records. Après les concerts en tournée de 2007, le groupe s’enferme quelque temps afin d’enregistrer « Define : Divine ».

Au départ, l’orage gronde au loin annonçant la bourrasque avec une progression des instruments propulsés ensuite avec des riffs tranchants et des blasts qui se lâchent soudain, et puis le frontman nous envoie ses growls à la figure sans complaisance. Le groupe nous déclare avoir été influencé par CANNIBAL CORPSE et MORBID ANGEL, peut-être . Pour ma part à la première audition je situerai leur musique quelque part entre NILE et MESHUGGAH. Quoi qu’il en soit, leur death est composé de brutalité jouissive, de technicité exacerbée et aussi de dérives progressives qui ajoutent une juste dose de curiosité dans leur démarche. Nous avons beaucoup de variations dans les tempos, les guitares vivent parfois leurs propres riffs et leurs aventures déviationnistes comme si elles étaient seules dans cette déferlante mortelle. Cette déferlante qui se cherche aussi, empruntant des éléments post-core et alambiqués, des polyrythmies et des combinaisons déstructurées aussi.
Une grosse place est laissée à l’instrumental par rapport aux grunts du vocaliste qui viennent surenchérir des envois monstrueux de complexité, mais aussi d'efficacité. Cette complexité omniprésente, mais jamais lassante, qui nous emmène parfois dans des climats lourds de conséquence où nous sommes piégés soudain avant de recevoir une raclée inattendue mais oh combien agréable pour note cerveau en manque de ravages extrêmes.
La production est tout simplement excellente et nous permet d’apprécier la moindre petite note, le moindre détail qui fait la différence dans ce monde de déraison nihiliste et froide. L’album n’est pas immédiat, il vous faudra beaucoup d’écoutes avant de pouvoir entrer dans les compositions truffées d’idées pour ce métal moderne. Mais une fois installé, mettez le pilote automatique (replay), et laissez-vous emporter par ce death furieux, cru, sauvage où le travail des musiciens est énorme et le résultat imparable dans sa diversité de brutalité extrême.
Conclusion de la chronique, écoute obligatoire, acquisition fortement recommandée, à consommer sans aucune modération.